Jeunes dieux des tempêtes dans la civilisation des 7 rivières
Les Maruts sont des dieux très présents dans le Rig Veda, le plus ancien texte sacré de l’Inde. Dans la civilisation des 7 rivières, ils sont connus comme les jeunes guerriers du ciel, toujours en mouvement, agités comme les vents qu’ils incarnent. Le mot Marut vient d’une racine sanskrite qui signifie « faire mourir ». Cela ne veut pas dire qu’ils sont des dieux de la mort, mais plutôt qu’ils représentent une force de la nature violente, brutale, qui arrache tout sur son passage : ce sont les vents furieux de la mousson.
Des compagnons d’Indra
Les Maruts ne sont pas des dieux solitaires. Ils avancent toujours en groupe, comme une bande de jeunes combattants, bruyants, rapides, et puissants. Leur chef est souvent Indra, le dieu de la force et de la volonté. Quand Indra combat le dragon qui retient les eaux (Vritra), les Maruts sont à ses côtés. Ensemble, ils libèrent les pluies qui nourrissent les rivières et les champs.
Ils sont parfois appelés les fils de Rudra, le dieu sauvage des montagnes et des tempêtes. Rudra deviendra plus tard Shiva, dans l’hindouisme classique. Comme leur père, les Maruts sont bruyants, imprévisibles, liés à la nature sauvage et à la transformation.
Des guerriers éclatants
Les Maruts aiment briller. Le Rig Veda les décrit souvent avec des bijoux d’or autour du cou : colliers, chaînes, médailles. Ils portent aussi des lances brillantes. Ces lances sont décrites comme éclatantes, ce qui laisse penser qu’elles étaient en cuivre. À l’époque de la civilisation des 7 rivières, on ne trouve pas encore de traces de bronze, le métal mélangé. Le cuivre, lui, était bien connu et utilisé.
Ils montent dans des chars rapides, tirés par des chevaux fougueux. Ils crient, chantent, frappent leurs tambours et agitent le ciel comme une armée en marche. Quand les Maruts se déplacent, le tonnerre gronde, le vent souffle, les arbres se plient, et les nuages noirs arrivent.
Les Maruts et la mousson
Dans la vie quotidienne de la civilisation des 7 rivières, les Maruts sont associés à un phénomène bien connu : la mousson. Ce vent puissant, chargé d’humidité, apporte les pluies tant attendues. Sans elle, les cultures ne poussent pas. Avec elle, la terre reverdit, les rivières débordent, et la vie reprend. Les Maruts sont donc vus comme des forces dangereuses mais vitales.
Ils ne sont pas des dieux lointains, comme dans d’autres religions. Ce sont des forces que l’on ressent dans le ciel, dans le vent qui se lève, dans l’orage qui approche. On les entend arriver.
Une image de jeunesse et d’énergie
Ce qui frappe dans les hymnes du Rig Veda, c’est que les Maruts sont toujours jeunes. Ils sont comme des adolescents divins, pleins d’énergie, turbulents, indomptables. Cette image n’est pas négative. Elle montre au contraire une énergie brute, nécessaire, qui fait bouger le monde.
Les anciens de la civilisation des 7 rivières savaient que le vent qui déracine est aussi celui qui apporte la pluie. Que les jeunes bruyants sont aussi ceux qui défendent, qui combattent, qui régénèrent.

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