La civilisation des 7 rivières, qui s’étendait le long de la Sarasvatî et de l’Indus, était une société prospère et équilibrée. Pendant longtemps, elle a été marquée par une forte cohésion et une absence d’inégalités marquées. Cependant, un événement climatique majeur a bouleversé cet équilibre : une grande sécheresse survenue vers 2200 avant notre ère.
La raréfaction du soma
Le soma, cette plante sacrée utilisée dans les rituels védiques, jouait un rôle central dans la spiritualité de la civilisation des 7 rivières. Consommé par tous les membres de la société au cours des cérémonies, il était censé apporter une vision claire du monde et une connexion avec le divin.
Mais la sécheresse qui frappa la région entraîna une raréfaction du soma. La plante, qui dépendait d’un climat humide pour pousser, devint de plus en plus difficile à trouver. Face à cette pénurie, les prêtres décidèrent de limiter l’accès à cette boisson sacrée. (10.85.3)
L’exclusion des shudras
Dans un premier temps, les prêtres réservèrent le soma aux castes supérieures, en excluant progressivement les shudras, qui formaient la base de la société. Cette décision marqua une rupture dans les traditions anciennes où le soma était partagé par tous. Ce changement est évoqué dans le dixième mandala du Rig Veda, qui témoigne d’une transformation sociale importante. (10.90.4)
Ce processus d’exclusion contribua à l’apparition des inégalités. La société, autrefois plus égalitaire, commença à se structurer autour d’un accès privilégié au sacré. Les prêtres devinrent les seuls détenteurs du soma, renforçant ainsi leur pouvoir et leur influence.
La disparition du soma et ses conséquences
Au fil des siècles, le soma devint de plus en plus rare. Vers 4100 avant notre ère, il disparut complètement, probablement en raison du changement climatique et de la désertification progressive de certaines régions.
Sans le soma, la spiritualité védique évolua. Les rituels continuèrent, mais la boisson fut remplacée par d’autres plantes psychoactives, mais qui ne donnaient pas les mêmes résultats. Ce changement renforça encore davantage l’autorité des prêtres, qui restèrent les gardiens du savoir sacré.
La disparition du soma marqua donc un tournant dans l’histoire de la civilisation des 7 rivières. Ce qui était autrefois une société fondée sur le partage et l’harmonie glissa peu à peu vers un système où les inégalités se renforcèrent.
Conclusion
La grande sécheresse de 2200 avant notre ère entraîna bien plus qu’une simple crise écologique. Elle fut à l’origine d’un bouleversement social majeur dans la civilisation des 7 rivières. La disparition progressive du soma permit aux prêtres d’accroître leur pouvoir et d’exclure les classes inférieures des rites sacrés. Ce processus marqua le début d’une société plus hiérarchisée, où l’accès au divin n’était plus un droit universel, mais un privilège réservé à une élite.

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