Le Rig Veda, le plus ancien texte sacré de l’Inde, donne des indices sur la vie des peuples de la civilisation des 7 rivières avant l’émergence des grandes villes. Dans les mandalas 2 à 7, appelés « family books » car ils ont été transmis par des lignées de prêtres, on retrouve de nombreuses références à un mode de vie nomade, basé sur l’élevage et la mobilité. Le premier mandala, bien que plus tardif, contient aussi des traces de cette période, mais de façon moins claire.
Un mode de vie pastoral et itinérant
Les hymnes du Rig Veda décrivent un peuple élevant des troupeaux de vaches et de chevaux. L’élevage était au cœur de l’économie et de la société. La vache était considérée comme une richesse, et les prières aux dieux demandent souvent la protection et la multiplication des troupeaux.
Les guerriers et chefs de tribus étaient également des pasteurs. Les hymnes parlent de déplacements constants, de campements temporaires et de conflits pour le contrôle des pâturages et des points d’eau. Les routes commerciales n’étaient pas encore établies, et les échanges se faisaient de manière plus directe entre clans et tribus.
Shushna, Vritra et Shambara : des mythes enracinés dans un passé ancien
Plusieurs figures du Rig Veda semblent être des métaphores liées aux conditions de vie de cette époque.
- Shushna est souvent décrit comme une force qui assèche les terres, ce qui pourrait faire référence aux périodes de sécheresse qui poussaient les éleveurs à se déplacer à la recherche de nouveaux pâturages.
- Vritra est présenté comme un serpent ou un dragon retenant les eaux. Ce mythe pourrait refléter les conflits autour des sources d’eau et la nécessité d’irriguer les terres pour survivre. Indra, le dieu guerrier, le combat et libère les eaux, symbolisant peut-être l’accès à de nouvelles terres fertiles.
- Shambara est un ennemi mentionné plusieurs fois. Il vivait dans des forteresses de pierre, ce qui laisse penser à des conflits entre les populations nomades et des groupes plus sédentaires vivant déjà dans des habitats fortifiés.
L’évolution vers l’urbanisme
Si le Rig Veda met en avant la mobilité et le pastoralisme, il montre aussi une transition progressive vers des formes de vie plus sédentaires. Les dernières parties du texte parlent de villages, de champs cultivés et de souverains protégeant un territoire. Ce processus s’est accentué avec la construction des premières villes de la civilisation des 7 rivières, qui marquent une nouvelle étape dans l’histoire de ces peuples.
Les hymnes védiques gardent donc la mémoire d’un mode de vie ancien, fait de déplacements, d’élevage et de luttes pour les ressources. Avant l’essor des villes, la civilisation des 7 rivières était celle de peuples éleveurs, dont la vie était rythmée par les cycles de la nature et les migrations des troupeaux.

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