
La fin des civilisations anciennes
1. Introduction
Toutes les grandes civilisations qui ont précédé la nôtre ont fini par disparaître. Certaines se sont éteintes lentement, d’autres dans la violence ou le chaos. Leurs ruines racontent à la fois la grandeur des humains et la fragilité de leurs sociétés. Les causes varient : changements climatiques, guerres, catastrophes naturelles, mais aussi, et surtout, la cupidité des élites, qui, cherchant toujours plus de pouvoir ou de richesses, ont fini par trahir les fondements spirituels et moraux de leurs peuples.
2. La civilisation des 7 rivières (Indus)
Vers 3000 avant notre ère, la civilisation des 7 rivières s’étendait sur les plaines du Pendjab, de la Sarasvatî et de la Sindhu (Indus). C’était une société pacifique, sans armée, sans esclaves, ni monuments à la gloire des rois. Les cités étaient propres, ordonnées, avec des systèmes hydrauliques perfectionnés.
Mais autour de 1900 avant notre ère, la Sarasvatî s’assécha à la suite d’un grand séisme qui dévia ses affluents, la Yamunâ et la Sutlej. Le climat se fit plus sec, les récoltes plus rares, et les élites locales, jusque-là au service du peuple, se tournèrent vers l’accaparement des ressources. Ce basculement, plus que la nature elle-même, provoqua la désunion et la transformation de cette civilisation harmonieuse en société védique classique.
3. L’Égypte ancienne
En Égypte, la chute ne fut pas brutale mais répétée. À plusieurs reprises, des périodes de prospérité furent suivies d’effondrements politiques. Les pharaons divinisés finirent par perdre tout sens du sacré : les prêtres et les nobles s’enrichirent, le peuple fut écrasé d’impôts, les temples se transformèrent en instruments de pouvoir. Quand les invasions venues du nord et du sud se produisirent, le pays n’avait plus la cohésion morale pour résister. L’Égypte ne mourut pas d’un seul coup : elle se vida lentement de sa lumière intérieure.
4. La Mésopotamie
Entre le Tigre et l’Euphrate, l’homme inventa l’écriture, la ville, et la loi. Mais les royaumes sumérien, akkadien, puis babylonien sombrèrent les uns après les autres. Les guerres incessantes, la salinisation des sols, et surtout la soif de conquête des rois, ruinèrent la terre nourricière. Les élites, obsédées par le contrôle et la richesse, épuisèrent à la fois la nature et les hommes. Les dieux devinrent des outils politiques, et le lien entre le ciel et la terre se rompit.
5. Les civilisations précolombiennes
Les Mayas, les Aztèques, et les Incas connurent eux aussi un destin tragique. Avant même l’arrivée des Européens, certains royaumes mayas s’étaient effondrés à cause de la surexploitation des ressources, de la guerre entre cités et de la rigidité des castes dirigeantes. Quand les conquistadors arrivèrent, les peuples étaient déjà affaiblis par la division interne ; il suffisait d’un choc extérieur pour tout renverser.
6. La Grèce et Rome
La Grèce antique tomba moins par la guerre que par la décadence de ses valeurs. La démocratie se mua en démagogie, les élites en marchands d’influence.
Rome, quant à elle, illustre à la perfection la chute par cupidité et corruption : les sénateurs s’enrichirent, les empereurs se succédèrent dans la débauche et le mensonge, pendant que les citoyens perdaient le sens du devoir. L’Empire devint un corps sans âme, rongé de l’intérieur bien avant les invasions barbares.
7. Conclusion
Les civilisations ne meurent pas vraiment : elles s’effondrent lorsque leurs dirigeants cessent de servir le bien commun.
La cupidité, la perte de la spiritualité, et l’oubli des lois naturelles provoquent toujours la même issue.
Notre monde globalisé, fier de sa technologie, suit parfois les mêmes chemins. L’histoire ancienne n’est pas un passé mort ; c’est un miroir. Si nous n’apprenons pas à maîtriser notre avidité, notre civilisation finira comme les autres : brillante, mais sans âme.
8. Chronologie synthétique
| Civilisation | Apogée approximative | Déclin / fin supposée | Causes principales |
|---|---|---|---|
| Civilisation des 7 rivières (Indus) | 2600–2000 av. n. è. | vers 1900–1700 av. n. è. | Sécheresse, déviation de rivières, perte d’unité, |
| Égypte ancienne | 2600–1100 av. n. è. | lente décadence, domination perse puis grecque (vers 332 av. n. è.) | Crises politiques, corruption religieuse et économique |
| Mésopotamie (Sumer, Akkad, Babylone) | 3000–1200 av. n. è. | guerres successives, ruine agricole | Guerres, épuisement des sols, centralisation abusive |
| Civilisations précolombiennes | 600–1500 ap. n. è. | conquêtes espagnoles, effondrement interne | Exploitation des ressources, guerres internes, rigidité sociale |
| Grèce antique | 500–300 av. n. è. | domination macédonienne et romaine | Division des cités, corruption politique |
| Empire romain | 0–400 ap. n. è. | 476 ap. n. è. (chute de Rome) | Décadence morale, corruption, inégalités sociales |
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