La civilisation des 7 rivières, qui s’étendait le long des vallées fertiles de l’Indus et de la Sarasvatî, a connu un bouleversement majeur vers 2200 avant notre ère. Cet événement a marqué un tournant dans son histoire, en raison d’une sécheresse prolongée qui a transformé les paysages et les pratiques spirituelles.
La sécheresse de 2200 BCE : une crise pour les eaux sacrées
Cette période a été marquée par un changement climatique global, connu sous le nom de « crise de 2200 BCE ». Les pluies de mousson, essentielles à la vie et aux rituels de cette civilisation, sont devenues rares. Les rivières, autrefois abondantes, se sont asséchées. La Sarasvatî, considérée comme un fleuve sacré, a vu son débit diminuer drastiquement. Des recherches modernes suggèrent que des séismes ont également contribué à dévier deux de ses affluents majeurs, la Yamuna et la Sutlej, aggravant la situation.
Ces changements ont eu un impact direct sur les rituels et les croyances. L’eau, symbolisant la vie et la purification dans les textes védiques, était au cœur des cérémonies religieuses. Avec sa raréfaction, ces pratiques ont été bouleversées.
La disparition du Soma
Le Soma, décrit dans les hymnes védiques comme une plante enthéogène utilisée pour préparer un breuvage rituel, était étroitement lié à l’abondance des ressources naturelles. Ce breuvage, associé à l’illumination spirituelle et aux offrandes aux dieux, dépendait de la disponibilité d’une plante enthéogène, qui était probablement un psilocybe cubensis.
La sécheresse a probablement affecté la croissance de ce champignon, contribuant à sa disparition. Sans véritable Soma, les rituels décrits dans le Rig Veda ont peu à peu décliné. Les prêtres et les sages ont dû s’adapter à un environnement où la nature, autrefois généreuse, ne répondait plus aux besoins des rites anciens.
Une transformation culturelle
La fin des rituels du Soma symbolise une transition majeure dans la civilisation des 7 rivières. Elle a dû évoluer face à des conditions environnementales difficiles, abandonnant progressivement certaines pratiques et croyances qui dépendaient d’un écosystème prospère.
Aujourd’hui, les textes védiques restent un témoignage précieux de cette époque où les eaux sacrées et le Soma étaient au cœur de la vie spirituelle. Ils rappellent l’importance de l’équilibre entre l’homme et la nature, un équilibre que cette civilisation a su honorer jusqu’à ce que la sécheresse vienne tout bouleverser.
Cet épisode de l’histoire souligne également comment des phénomènes naturels peuvent transformer profondément les sociétés humaines, leurs rituels et leur rapport au sacré.

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