Introduction
Banawali, l’un des sites archéologiques majeurs de la civilisation des sept rivières (civilisation de l’Indus-Sarasvatî), se situe dans l’actuel État de l’Haryana en Inde. Ce site, reconnu pour sa richesse culturelle et son urbanisme, pourrait également avoir joué un rôle important dans les échanges commerciaux de son époque. En particulier, les indices archéologiques suggèrent un lien possible avec les routes commerciales de longue distance, préfigurant ce qui sera plus tard connu sous le nom de Route de la soie.
1. Banawali : un carrefour commercial de la civilisation de l’Indus
Banawali, établi sur l’ancienne rivière Sarasvatî, était un centre urbain prospère. Les fouilles ont révélé :
– Un système de rues planifiées, caractéristique des cités de l’Indus.
– Des ateliers artisanaux, notamment pour la fabrication de perles, d’objets en cuivre et en stéatite, indiquant une activité économique dynamique.
– Des marchandises exotiques comme des pierres semi-précieuses (agate, cornaline), qui proviennent de régions éloignées, suggérant des échanges commerciaux étendus.
Ces trouvailles montrent que Banawali n’était pas isolé, mais intégré dans un réseau de commerce régional et interrégional.
2. Les routes commerciales et la proto-route de la soie
Bien avant l’émergence officielle de la Route de la soie au IIe siècle av. J.-C., des réseaux commerciaux connectaient l’Asie centrale, l’Indus, et le Moyen-Orient. Banawali, par sa position géographique, aurait pu servir de point de passage ou de relais pour ces échanges :
– Connexion avec la vallée de l’Oxus (Bactriane) : Les découvertes à Banawali incluent des objets similaires à ceux trouvés sur des sites de la culture BMAC (Bactria-Margiana Archaeological Complex). Cela suggère des échanges avec les régions du Turkménistan et de l’Ouzbékistan actuels.
– Exportation et importation : Les perles de Banawali, réputées pour leur finesse, étaient probablement exportées vers des régions lointaines, tandis que des matières premières comme le lapis-lazuli d’Afghanistan y étaient importées.
– Utilisation de caravanes : Les routes terrestres passant par Banawali pourraient avoir été empruntées par des caravanes, préfigurant les itinéraires ultérieurs de la Route de la soie.
3. Banawali et l’influence des échanges culturels
Les échanges commerciaux n’étaient pas limités aux biens matériels. Ils incluaient également :
– Diffusion des techniques artisanales : Les styles et méthodes de fabrication observés à Banawali montrent une influence extérieure, notamment de la Bactriane et des cultures mésopotamiennes.
– Transmission d’idées : Les contacts commerciaux auraient également favorisé des échanges culturels, comme en témoignent des motifs symboliques sur les sceaux retrouvés à Banawali.
4. Banawali et son héritage dans l’histoire des échanges mondiaux
Bien que la Route de la soie en tant que telle ait émergé bien plus tard, les sites comme Banawali témoignent de l’existence de réseaux commerciaux anciens reliant diverses civilisations. Ces routes protohistoriques ont posé les bases de ce qui deviendra un des plus grands systèmes d’échanges mondiaux.
Conclusion
Banawali, avec ses artefacts exotiques et ses traces d’activités commerciales, semble avoir été un acteur clé des échanges interrégionaux à l’époque de la civilisation de l’Indus. Sa position stratégique et ses connexions potentielles avec l’Asie centrale et le Moyen-Orient en font un précurseur des routes commerciales terrestres qui, des siècles plus tard, seront connues sous le nom de Route de la soie. Ce site illustre l’importance de la civilisation des sept rivières dans l’histoire des échanges et des connexions culturelles mondiales.

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