Le Rig Veda
Traduction complète en français
Traduit par Hervé Le Bévillon
INTRODUCTION
Entre 4000 BCE1 et 3000 BCE, dans une zone comprenant l’Inde du Nord-Ouest, le Pakistan, l’Afghanistan, le Turkménistan et l’Iran actuels, des petites civilisations se sont développées. En général, elles étaient la suite logique du chamanisme local.
Leur fonctionnement était totalement différent du type de société que nous connaissons, et qui a, progressivement, gagné toutes les régions du monde. L’archéologie nous a démontré qu’elles ne possédaient pas d’armée, qu’elles étaient pacifiques, et pour le Turkménistan et l’Afghanistan, qu’elles étaient encadrées par des femmes2.
Ces civilisations pratiquaient la même spiritualité, venant du chamanisme, dans laquelle les participants utilisaient un puissant psychotrope3 qui était appelé soma en Inde et haoma en Iran4. Ces deux religions vénéraient, quasiment, les mêmes dieux – Indra, Mitra, Varuna etc – et le même but : obtenir l’illumination spirituelle5.
Chacune avait son texte sacré, oral à cette époque. Il était transmis de génération en génération.
Le Rig Veda était l’un d’eux. Celui des Indiens du nord-ouest de l’Inde de l’époque.
- De quand date le Rig Veda ?
Bien entendu, le Rig Veda ne contient pas de dates. Par contre, il fourmille d’indices que nous pourrions qualifier de « graves et concordants » comme le fait la Justice, à défaut de preuves matérielles.
Pour commencer, regardons à quoi ressemble le Rig Veda. C’est un recueil de
1028 hymnes – des chants de louanges – adressés à des dieux ou déesses, mais aussi aux montagnes, aux nuages, à la maladie, aux mortiers à soma, etc.
Ces hymnes sont classés en dix mandalas, ou chapitres. Le vocabulaire, nous signale qu’ils ne sont pas de la même époque. Les plus anciens sont les hymnes appelés, en Inde, « the family books6 », car les rishis se réclament d’un ancien auteur, issu de différents peuples, constituant le peuple védique.
Grâce à l’étude du vocabulaire et du nom des rishis, nous pouvons classer les mandalas, chronologiquement, ainsi :
1 – Les mandala de deux à sept sont les plus anciens, avec cette chronologie : 6, 3, 7, 4, 2, 57, plus la première partie du premier mandala. Une éclipse, décrite dans le cinquième mandala, nous permet de donner une date : 3929 ou 3928 BCE8. Néanmoins, le septième mandala, pourrait être un peu plus récent, mais ce n’est qu’une impression.
2 – Les mandalas huit, neuf, la deuxième et troisième partie du premier datent, probablement, d’entre, environ 3500 BCE et 2300 BCE.
3 – Le plus récent est le dixième. Ce dernier date, très vraisemblablement, d’entre environ 2200 BCE et 1900 BCE9.
La première date : nous pouvons donc penser que les premiers évènements se sont déroulés autour de 4000 avant notre ère.
La deuxième date repose sur des analyses hydrologiques10, et sur le texte11. Il s’agit de la rivière Sarasvatî12, aujourd’hui appelée Ghaggar, en Inde, et Hakra, au Pakistan. Elle s’est asséchée en 1900 avant notre ère. Or, dans le texte, cette rivière coule abondamment. Si abondamment, qu’elle est devenue une déesse13, symbolisant le « flot », de la parole, de l’illumination.
Nous pouvons donc considérer que le Rig Veda se déroule avant qu’elle soit asséchée.
La troisième date : les analystes indiens et occidentaux14 nous apprennent qu’une pénurie de soma, qui nécessite beaucoup d’humidité, a frappé la planète entière15, et que les prêtres l’ont remplacé par d’autres plantes, dont le lotus bleu et l’éphédra mélangé à du cannabis16.
Ces nouvelles plantes n’ont pas du tout les mêmes effets que le soma. Dans le dixième mandala, nous trouvons des hymnes qui n’ont pas grand-chose de commun avec ceux des autres mandalas. Certains nous font comprendre que le soma se raréfie, et qu’une partie de la population en est privée17.
Cette sécheresse a duré environ un siècle et a ravagé toute la zone intertropicale de la planète.
Nous pouvons donc estimer la raréfaction du soma a eu lieu entre 2200 et 2100 BCE, avant qu’il ne disparaisse. Par conséquent en pleine période mature de la civilisation de l’Indus-Sarasvatî.
- Géographie :
Là, c’est beaucoup plus simple. Il suffit de lire l’hymne à l’Indus18, le 10.75 qui donne sa position.
5 – Unissez-vous à mon éloge, Ô Gange, Ô Yamuna, Ô Sarasvatî19, Ô Shutudrî20, Ô Parushnî21. Avec l’Asiknî22, avec la Marudvridha23, avec la Vitastata24, écoutez avec ceux qui aiment le Soma dans la coupe.
6 – Tu es le premier qui vient en même temps que la Susartu, la Rasâ, la Shvestya25. Tu viens, Ô Indus, sur le bon char avec celles qui viennent : la Kubha26, la Gomatî27, la Krumu28, la Mehatnû29.
Certains noms ont changé, mais pas tous. Nous pouvons donc dire que les événements, contés dans les hymnes, se déroulent entre le Gange et l’Indus, entre 4000 et 1900, avant notre ère.
- La société védique de 4000 à 1900 BCE.
La société védique a fortement évolué pendant ces deux millénaires. Pendant environ cinq siècles, la vie n’était pas encore urbaine. Avant que les grandes villes modernes30, comme Harappa ou Rakhi Garhi sortent de Terre, la vie se déroulait dans des villages.
Des guerres, ou en tout cas des combats, avaient lieu contre des peuples différents31. Une guerre est bien documentée, c’est celle des dix rois, qui verra un affrontement, interne au clan des Pûrus, entre les Bharatas et cinq autres peuples, membres de la fédération des Pûrus, alliés à cinq autres peuples, non aryas. Les Bharatas ont gagné, et l’union s’est faite au sein des Pûrus.
L’agriculture, l’élevage, l’artisanat se développaient fortement et le besoin de changer de style de vie est vite devenu très important.
Au premier coup d’œil, les archéologues ont réalisé que ces villes avaient été planifiées, pensées, réfléchies, dans l’intérêt de tous. Chaque maison, même celles des pauvres, avait sa propre salle d’eau. Beaucoup d’entre elles avaient des toilettes sèches, ce qui n’existait pas ailleurs. La gestion des eaux usées était parfaite, contrairement aux autres civilisations de l’époque32.
Ces villes ne contiennent aucun palais, aucun temple, aucune construction de prestige de type pyramide ou ziggourat, aucune trace d’esclavage, aucune trace d’armée, aucun étalage de richesse, aucune trace de mégalomanie. Ce n’était pas une civilisation égalitaire, comme cela a été dit parfois, mais les inégalités n’étaient pas vraiment marquées.
Le fonctionnement était communautaire33. Il n’y a absolument aucune trace de centralisation, de jacobinisme, ni de verticalité dans tout le Rig Veda.
Un passage d’un hymne du dixième mandala dit ceci, dans un hymne à Indra34 : «Ceux-là l’ont choisi comme un peuple choisit son roi ». Ce qui laisse penser qu’une forme de démocratie pouvait exister.
Après la pénurie de soma, vers 2100 BCE, les castes, les Varnas, font leur apparition. Dans les neuf premiers mandalas, elles n’existent pas. Tout au plus, pouvons-nous y trouver le mot Brahman, décliné en Brahmanah, désignant les prêtres, mais jamais de vaishyas, de Shudra, ou de Râjanya35.
Absolument rien ne dit que ces castes36 étaient fermées, comme les Jâtis37 d’aujourd’hui. Au contraire, il se dégage du texte une impression de libéralité, de décontraction et de liberté individuelle. La seule règle, dans les neuf premiers mandalas, est : faites des sacrifices et, donc, buvez le soma.
Bien sûr, d’autres règles existaient sûrement, mais le RV n’en parle pas. Tout au plus, nous trouvons, dans le dixième mandala, quelques hymnes parlant d’inceste38 et de jeu39, mais sans le faire brutalement. Ce ne sont pas des interdictions, mais plutôt des recommandations.
L’archéologie a démontré que les mœurs étaient plutôt détendues. Les hommes, comme les femmes, allaient poitrine nue. Le texte du RV est même, par moments, très cru40. La sexualité n’était pas un tabou.
Le râja avait plusieurs femmes41, probablement pour des raisons de politique ou de diplomatie. Cependant, ilsemble bien, même si dans le dixième, il y a une nuance42, que c’était le seul, car tous les dirigeants de la société, qui participaient tous au sacrifice, y assistaient avec leur femme. Pas avec leurs femmes, ou une de leurs femmes.
D’autre part, absolument rien, dans le texte, ne dit que la femme était stigmatisée, d’une façon ou d’une autre43. Au contraire44, elle buvait le soma45. Et, aussi, il y avait plusieurs femmes rishis46.
- La spiritualité
Le livre du peuple védique, oral à l’époque, était donc le Rig Veda. Plus exactement, différentes compilations du Rig Veda. La première a dû être faite après la victoire de Sudâs sur les autres Pûrus, lors de la guerre des dix rois, entre 4000 et 3500 BCE. Cette compilation comprenait les mandalas 2,3,4,5,6.
Ensuite, les mandalas 1, 8 et 9 ont été ajoutés. Le dixième ne sera ajouté qu’après la pénurie de soma, après 2100 BCE.
Le dernier mandala de la deuxième compilation était donc le neuvième, qui est entièrement adressé au soma déifié. C’est aussi le plus long, en dehors du premier et du dernier qui ont tous les deux, exactement, le même nombre d’hymnes. Ceci nous indique donc que le soma, déifié, avait une importance considérable sur le fonctionnement de la société.
Toute la vie de cette civilisation tournait autour des sacrifices. Le sacrifice type47, l’Agnistoma, – l’éloge du feu, de la Lumière, de l’illumination – avait lieu tous les ans au printemps, au minimum. Tous les responsables de la société y participaient et buvaient le soma.
- Le sacrifice :
Dans le védisme, il n’est pas question d’avoir la foi, de croire en un ou des dieux. Cette notion n’existe pas.
Le sacrifice, c’est la messe des temps védiques. À l’époque, le yoga existait déjà (voir les sceaux, trouvés à Mohenjo-daro et ailleurs), même si ce mot n’existe pas pour désigner une discipline précise dans le Rig Veda48, les ascètes renonçants aussi49. Le sacrifice, tel que l’on peut se l’imaginer, était donc la cérémonie « officielle ». C’était l’occasion de demander aux dieux des biens matériels ou la fusion avec le Brahman. Toute la vie de la civilisation tournait autour du sacrifice. Il avait une importance considérable.
En réalité, il y avait deux types de cérémonies, les sacrifices publics et privés.
Le sacrifice privé : c’est un rituel familial que les gens faisaient chez eux, comme continuent à le faire les Indiens d’aujourd’hui. Il s’agissait de mantras avec un rituel dans lequel on donnait un peu de beurre clarifié aux dieux en en versant une cuillerée dans le feu. Ce rite existe toujours, il s’appelle maintenant un puja. Le chef de famille le faisait seul ou il embauchait un ou plusieurs prêtres. Il pouvait y avoir consommation de soma.
Les sacrifices publics :
1 – Le sacrifice organisé par les « maîtres de maison » pour obtenir quelque chose : des enfants, des biens… Ces sacrifices pouvaient durer d’un jour à un an. Ils engloutissaient jusqu’à une année entière des revenus du sacrifiant50. On y étranglait un mouton, une chèvre, un taureau et même, pour les grandes occasions, un Cheval. Les sacrifices étaient l’occasion de grandes fêtes débordant de couleur, de musique et de grandes réjouissances avec charmeurs de serpents, musiciens, danseurs, etc. Quand on connaît la Khumba-Melâ où 35 millions de pèlerins, voire beaucoup plus51, se réunissent à Allahabad tous les douze ans, on imagine aisément ce que ça pouvait être il y a 4 000 ans. La spiritualité indienne n’est ni austère ni sinistre.
2 – Le sacrifice pour le Brahman. C’est le plus sacré des deux, et c’est celui qui est en deuxième lecture des hymnes. C’est dans ce sacrifice que l’on boit le soma.
Les dieux sont intérieurs. Quand on appelle un dieu pour lui demander des richesses spirituelles ou l’immortalité, on fait appel à ses propres forces intérieures. Les dieux sont des symboles. L’homme et la nature ne sont pas séparés. Les forces qui régissent l’Univers sont les mêmes que celles qui régissent l’humain.
- L’illumination :
La base de la spiritualité indienne, quelle que soit la religion, c’est « l’illumination52 » que les hindous appellent aujourd’hui Saint Graal, Vérité, Délivrance, Révélation, Extase mystique, Voir Dieu53, etc. C’est la prise de conscience du Brahman54, de l’Absolu.
Dans la tradition indienne, même encore aujourd’hui55, au-delà des problèmes quotidiens, il n’y a que ça qui compte. Toutes les voies pour y arriver sont bonnes. Aucun jugement n’est porté sur celles qui sont choisies.
Dans le Rig Veda, ils utilisent le soma. La plante mystérieuse qui est une plante enthéogène56. Le neuvième mandala lui est entièrement consacré. C’est le seul mandala qui est uniquement consacré qu’à un seul dieu. Dans toutes ses descriptions, on ne parle jamais de feuilles, de graines, de fruits ni de fleurs, mais de fibres57. Et puis en 2009, des archéologues russes ont trouvé en Mongolie une tapisserie dans une tombe datant du premier siècle de notre ère, tissée en Palestine ou en Syrie, et brodée dans les cités de l’Indus. Le motif représente des prêtres du zoroastrisme, fille du Védisme, la religion iranienne, vénérant un champignon qu’ils ont identifié comme étant une variété indienne du psilocybes58, c’est-à-dire un champignon qui contient de la psilocybine.
Or le zoroastrisme utilisait la même boisson (haoma) que le Védisme59. Ils en ont donc déduit que le soma en contenait aussi. Ce qui correspond tout à fait aux descriptions des hymnes du Rig Veda et à la description du neuvième mandala.
- Les effets du soma
Les plants de soma contenaient, donc, une tryptamine, de la même famille que celle que nous générons naturellement dans notre cerveau60: la dimethyltryptamine. Elle se « déclenche », entre autres, par le yoga, la méditation et surtout par le pranayama61. Stanislav Grof62 l’a démontré par une pratique des deux techniques : d’abord, pendant plus de dix ans, il soignait les schizophrènes par le LSD. Suite aux campagnes de presse, orchestrées par plusieurs sectes fondamentalistes américaines, et les tracasseries administratives qui ont suivi, il mit au point, avec l’aide de yogis, la respiration holotropique63. Il a obtenu les mêmes résultats qu’avec le LSD64. Il a développé cette technique pendant plus de 20 ans.
Voici les principaux effets rapportés par les chercheurs, avec leurs références.
Expansion de la conscience : Les psychédéliques peuvent provoquer une expansion de la conscience, permettant aux individus de ressentir une connexion plus profonde avec l’univers ou la nature. Cette expérience est décrite comme une unité mystique. (Référence : Griffiths et al. 2006)
Réduction de l’ego : Les psychédéliques peuvent diminuer temporairement le sens de soi et de l’ego, ce qui permet aux individus de se sentir plus en harmonie avec les autres et l’environnement. (Référence : Carhart-Harris et al. 2016)
Exploration de la spiritualité : Les psychédéliques peuvent encourager les individus à explorer leur spiritualité personnelle, à remettre en question leurs croyances et à rechercher une signification plus profonde dans la vie. (Référence : MacLean et al.2011)
Expérience de transcendance : les utilisateurs de psychédéliques peuvent décrire des expériences de transcendance, où ils ont l’impression de dépasser les limites de la réalité ordinaire et d’entrer dans un état de conscience supérieur. (Référence : Pahnke, 1963)
Bien sûr, ce ne sont pas des effets anodins. Pour que tout se passe bien, il est indispensable que cette expérience soit ritualisée.
La spiritualité disparaîtra en grande partie avec les tryptamines pour laisser la place à la religion. Les égos, la violence et la cupidité reviendront progressivement dans la plus grande partie de la population65. Une partie des prêtres feront du sacrifice le but même de leur religion et chercheront à asseoir leur pouvoir et à s’enrichir. Une autre partie prendra la voie des Upanishads qui donnera l’hindouisme moderne. Les castes, qui n’apparaissent que dans le dixième volume du Rig Veda, vont se figer et la religion remplacera la spiritualité pour l’écrasante majorité de la population.
- Quelques notions de base supplémentaires.
- Les trois mondes :
Pour le peuple védique, il y a trois mondes : Le Ciel, la Terre et le Monde Intermédiaire.
Le Ciel, c’est le Brahman, l’extase, l’absolu.
La Terre c’est notre monde tel que l’on le perçoit en état de conscience normal.
Le Monde Intermédiaire, c’est là que se trouvent les dieux, les démons, les esprits, les humains en route vers l’extase mystique. C’est là que se produisent tous les événements paranormaux.
Ce principe de division en trois se retrouve partout :
Les trois gunas66 (ensemble de qualités) qui créent le monde : sattva (tout ce qui est pur et lumineux) rajas (énergie, action) tamas (inertie, dégradation). ces gunas se combinent pour donner la matière et l’esprit. Les Indiens disent que la matière est de l’esprit solidifié.
La trimurti qui naîtra quelques siècles plus tard (Brahma67 le créateur, Vishnu qui maintient et fait fonctionner, Shiva qui détruit).
Les trois conditions pour réussir à connaître le Brahman : de pures dispositions d’esprit ; un environnement adéquat ; et un moyen utilisé qui soit efficace.
La définition du Brahman lui-même, sat-cit-ananda. .
Les trois doshas en médecine ayurvédique, et quasiment dans tout si on cherche bien68 etc.
- Mâyâ :
Mâyâ, que l’on traduit généralement par illusion, est la perception que nos sens nous donnent du monde qui nous entoure. La réalité est le Brahman, tout le reste n’est que Mâyâ. Nos yeux ne peuvent pas tout voir (infrarouges, ultraviolets, atomes, proton, neutrons, etc.) Nos oreilles ne peuvent pas tout entendre (infrasons, ultrasons, etc.) Il en va de même pour notre compréhension. On ne peut comprendre la Réalité (le Brahman) que si notre intellect se tait69. Mâyâ est donc une vision du monde à un certain niveau, mais absolument pas la réalité.
Rishi :
On traduit rishi par voyant, sage ou poète. Ce sont les auteurs des hymnes. Certains d’entre eux étaient les Purohitas70 des rois71.
- Réincarnation :
Cette notion n’existe dans le Rig Veda que dans le dixième mandala à une époque où le soma avait probablement disparu. Mais, par contre, on y parle beaucoup d’immortalité.
- La morale :
Le Rig Veda ne donne, pratiquement, aucune leçon de morale, et uniquement dans le dixième mandala.
- Lignée, descendance :
Un sacrifiant peut demander à avoir une nombreuse descendance mais ce n’est pas le cas des ascètes, yogis, sâdhus et autre renonçants qui sont chastes. Aujourd’hui encore, certaines confréries de sâdhus ainsi que les enseignements tantriques se font par des lignées d’un ancien rishi72. De maître à élève, pas de père en fils. De maîtresse à élève, dans le cas du Tantrisme73.
- La société védique de cette époque.
Une civilisation dans laquelle tous les dirigeants boivent régulièrement du soma ne peut pas être une société comme celles que nous connaissons. Plus haut, nous avons vu les effets que le soma donne, d’un point de vue occidental moderne.
Le texte nous donne de belles indications. En voici quelques-unes :
RV 2.41
4 – Mitra et Varuna, ce jus de soma permet d’atteindre la Vérité. Écoutez ici mon invocation.
RV 8.48.3.1
3 – Nous avons bu le soma. Nous sommes devenus immortels. Nous sommes entrés dans la Lumière, nous y avons trouvé les dieux.
RV 10.9
1 – Car tes eaux donnent du plaisir, place-les en nous pour la puissance, pour le grand bonheur lumineux.
9 – Ô Eaux, aujourd’hui, je suis venu m’unir à vous par le jus. Ô Agni, viens ici, plein de jus et coule pour nous unir à la Lumière.
Donc, tous les responsables de cette société, quels qu’ils soient74, connaissaient ce qui a été décrit un peu plus haut : une dissolution de l’ego, une expérience mystique, une disparition de l’agressivité, un sentiment de fraternité et d’amour envers les autres, etc.
Évidemment, ils ne pouvaient pas, et surtout ne voulaient pas, faire de guerres, conquérir d’autres pays, prendre des esclaves et, aussi, avoir une société avec des problèmes inutiles et nocifs.
L’archéologie le démontre largement. Il n’y a aucune trace de violence, de glorification de l’ego et d’inégalités excessives75.
Les dirigeants, râjas, s’occupaient de leur spiritualité et non pas de satisfaire leur ego.
- Les dieux principaux :
Contrairement aux occidentaux, les Indiens ne pensent pas qu’il y a l’homme et la nature, mais que l’homme fait partie de la nature76, et qu’il est donc soumis aux mêmes lois que le reste de la nature.
Les dieux sont les forces de la nature déifiées, le feu, le tonnerre, le vent. Mais également l’amitié, l’énergie, les rivières, les arbres, etc. Il y a au moins deux lectures des hymnes77 : celle pour les gens portés sur la spiritualité et celle pour ceux qui se satisfont d’une religion avec des dieux, et donc de la dualité.
Il y a les dieux principaux et les autres, sans compter les presque dieux, les esprits et beaucoup d’autres entités du même genre. Les dieux sont les forces ou les énergies qui régissent l’Univers, tout comme l’être humain qui fait partie de la nature et est donc régi par elles. Les hymnes sont destinés à accompagner l’ouverture de l’esprit au Brahman.
Chaque dieu est un aspect du Brahman, donc qu’un hymne s’adresse à un dieu ou à un autre n’a pas grande importance. Néanmoins, voici les principaux78 :
- Aditi : « non liée » C’est l’infini, c’est aussi la Mère de toute chose79. C’est la Déesse Mère80.
- Agni : C’est le feu sacré. C’est aussi le messager, car en versant dans le feu sacré une offrande, elle est directement envoyée aux autres dieux. Mais c’est aussi la Lumière qui vient chasser l’obscurité. C’est l’illumination.
- Les Angiras : Angiras est le nom d’un des premiers Rishis. Les Angiras ne sont pas forcément des dieux, mais ils sont fils des dieux et certains dieux sont des Angiras. On les trouve dans le monde intermédiaire, comme les dieux. Ce sont les forces de la Lumière.
- Les Ashvins : « semblable à un Cheval » Ce sont des dieux jumeaux, que l’on appelle aussi Angiras. Ils sont les frères de l’Aurore. Ils sont le lever de Soleil, y compris en nous-même. L’illumination.
- Le char81 : les hymnes parlent très souvent de char. C’est un symbole. On peut le comparer en français à train : train de vie, mener grand train, etc. Dans le cas d’Indra, c’est assez simple : il s’agit d’un char de guerre à deux roues, rapide et maniable. Il symbolise l’esprit et sa vivacité. Il est tiré par deux Chevaux bais, symbolisant la force et l’énergie. Dans les autres cas, il s’agit plus d’un char d’apparat que d’un char de guerre82. Il est aussi tiré par des daims, des antilopes, des oiseaux, des chèvres ou des bœufs. Le mot sanskrit, comme tous les autres, signifie plusieurs choses, là, c’est aussi bien char, que chariot ou charrette.
- Indra : « qui est puissant » c’est le dieu guerrier. Il est aussi rattaché aux sens, et en particulier à l’intellect, qui est un sens en Inde. C’est l’orage, son arme est la foudre. Sa puissance se révèle à travers le soma, dont il raffole. Il conquiert pour l’homme, la richesse (le Brahman), la Lumière (vache) et la force (Cheval).
- Les Maruts : « qui font mourir ». Les vents. Ce sont les fils de Rudra, les compagnons d’Indra. Ce sont les dieux de l’énergie, puissance de volonté et de force vitale.
- Mitra : « ami ». Inséparable et complémentaire de Varuna, il est le seigneur de l’amour, de l’amitié.
- Rudra : « celui qui fait pleurer ». C’est le premier nom de Shiva. Il symbolise la destruction. Il est violent et terrible tout en étant compatissant pour tout ce qui souffre. Il détruit les ténèbres pour laisser la place à la Lumière.
- Sarasvatî83 : « semblable à un lac ». C’est la fameuse rivière, déifiée, où se situaient les premières villes. Elle illumine toutes les méditations, elle est le flot du verbe divin qui illumine toutes les pensées.
- Soma : « qui est pressé ». C’est la plante et son jus déifiés. C’est le moyen d’atteindre l’illumination. La plante est pressée, le jus est mélangé à de l’eau et du lait. On l’échangeait contre une vache et en pleine période védique classique84, elle coûtait le prix de l’or85.
- Sûrya : « qui brille ». C’est le Soleil. Il est la Lumière et la vérité. Ses fonctions sont la création lumineuse et la vision lumineuse. C’est l’illumination.
- Ushas : « qui illumine ». C’est l’aurore. C’est aussi la Lumière de la connaissance, c’est l’illumination, la vérité…
- Varuna : « ce qui entoure ». C’est l’océan, le Ciel. Compagnon de Mitra, il détruit tous les ennemis. C’est la force consciente de la vérité.
- Vâyu : « qui souffle ». C’est le vent déifié, le souffle. Il est le maître du monde intermédiaire. Il est le maître de la vie.
- Vishnu : litt « qui est actif ». Garant du fonctionnement du monde, seigneur de l’activité, il aide l’homme dans son ascension spirituelle.
- Visvedevas : Ce sont tous les dieux.
- Vritra : « qui couvre, qui obstrue ». C’est l’obscurité, les ténèbres. Il est l’ennemi, celui qui empêche l’homme d’atteindre l’illumination. Il doit mourir, grâce à Indra.
Il y en a beaucoup d’autres, vous trouverez la signification en bas de page, quand c’est possible.
- Les Âryas et les Dasyus (ou Dâsa) :
Ârya veut dire à l’origine, d’après sa racine indo-européenne, « celui qui avance, se lève, qui se met en route » et ensuite ce terme s’est généralisé pour signifier noble, vertueux, honorable. C’est le mot qui définit celui qui est dans une démarche spirituelle, qui fait des sacrifices, intérieurs ou non, et qui boit le soma. Par extension, il désigne tout ce peuple.
Dasyu (ou Dâsa), « celui qui est en manque de, qui épuise, qui limite, qui empêche », signifie impie, brigand, bandit, barbare, ennemi des dieux. Il n’a aucune démarche spirituelle et au contraire cherche à tirer l’Ârya vers le bas en l’entraînant par des pensées ou des actes contraires à la marche vers le Brahman.
L’opposition entre Dasyu et Ârya est une métaphore guerrière entre les forces de la Lumière contre celles de l’obscurité. Elle est très probablement basée sur un très ancien conflit entre deux ou plusieurs clans.
- Comment lire le Rig Veda ?
Surtout pas avec un esprit cartésien et rationnel. Il faut se laisser porter par le texte et se représenter une cérémonie avec des prêtres chevelus et barbus, ou la tête rasée, récitant les hymnes devant trois ou plusieurs feux. Chaque vers est un mantra qui était récité ou chanté pendant les premiers jours du sacrifice et lors du dernier pendant que la tryptamine « montait » dans le cas de sacrifices au soma. Il faut compter de une demi-heure86 à une heure environ avant que l’effet soit maximum. Le sacrifiant se concentrait sur le son, le rythme et la signification du mantra.
Chaque stance est un support de méditation. Donc, inutile de « dévorer » le Rig Veda.
Le Rig Veda se lit à trois niveaux correspondants aux trois mondes :
- La Terre : c’est la lecture au premier degré.
- Le Monde Intermédiaire : il y a toujours dualité, mais on sait que le but est la fusion avec le Brahman.
- Le Ciel : C’est la non-dualité. Tout est limpide pour le connaisseur du Brahman.
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Mini-glossaire.
Ambassadeur : autre nom d’Agni. Agni transmet aux autres dieux l’offrande qu’on lui fait.
Aryaman : autre nom d’Agni.
Assemblée : les diverses personnes assistant au sacrifice.
Asura : être spirituel, en rivalité avec les dieux.
Augmenter, croître : progresser jusqu’au Brahman.
Aurore, aube : l’illumination
Beauté : le Brahman.
Beurre clarifié : offrande, symbole de Lumière.
Bonheur : le Brahman.
Butin : richesses spirituelles
Caverne : là ou est enfermée la Lumière. Blocages mentaux.
Char : vivacité d’esprit
Cheval : force, énergie
Combat, batailles : combats intérieurs
Connaissance : quand on a eu l’expérience du Brahman
Démons : ce qui empêche l’illumination.
Serpent : Vritra, l’obscurité, les ténèbres.
Eaux : symbole de purification.
Ennemis : ignorance, pensées, actions qui empêchent l’illumination.
Fils, enfant : les résultats positifs de la quête spirituelle.
Flots : les flots de Lumière, l’illumination
Foudre : l’arme d’Indra qui tue l’ignorance pour laisser la place à la Lumière.
Héros : en général, ceux qui ont connu l’illumination, mais aussi les dieux.
Hommes : les êtres humains en général
Indu : les gouttes de soma. Autre nom du soma.
Ivresse : l’ivresse que donne la tryptamine. Rien à voir avec l’ivresse alcoolique
Maghavan : autre nom d’Indra « le généreux ».
Manu : le père de l’humanité, l’humanité.
Miel : le soma. On dit aussi : le doux.
Mondes : les trois mondes : le Ciel, le monde intermédiaire, la Terre.
Nourriture : nourritures spirituelles, la lumière, le soma.
Nuit : l’ignorance.
Obscurité : ignorance, ce qui empêche l’illumination.
Océan : vastitude de l’esprit
Parole : le mantra qui apporte l’illumination.
Place-fortes : tout ce qui est contraire à l’illumination.
Abondance : richesses spirituelles.
Portion, part : la dose de soma versée dans la coupe. Part de richesse spirituelle.
Règle : l’ordre des choses. L’ordre cosmique. Le dharma.
Riche : qui est riche spirituellement.
Richesse : richesse spirituelle, illumination.
Rivière : flots de la parole, de l’illumination.
Savitri : l’incitateur. Le Soleil.
Ténèbres : l’ignorance.
Trésor : le Brahman.
Union, unir : union avec le Brahman
Vache : Lumière
Vérité : le Brahman.
Victoire l’illumination.
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La plongée dans le Rig Veda est une aventure intérieure.
Bonne lecture et bon voyage.
Mandala 1
Mandala 1 ; Hymne 1
À Agni87
Rishi : madhucchandas vaishvâmitra
Mètre : Gayatri.
1 – Je chante Agni, celui qui va devant, dieu et prêtre du sacrifice, le sacrificateur qui donne le plus de richesses88.
2 – Agni, glorifié par les anciens ou les récents rishis, fait grandir les dieux ici.
3 – Par Agni, qu’il89 obtienne la richesse, et ainsi la prospérité chaque jour, glorieuse, abondante en hommes les plus héroïques.
4 – Ô Agni, le sacrifice parfait que tu guides s’élève de tous côtés. Il va assurément aux dieux.
5 – Agni, le sacrifiant, qui a des intentions de sage, véridique, dont la gloire est très éclatante, que ce dieu vienne avec les dieux.
6 – Toi, Ô Agni, indépendamment de la part90, tu rendras heureux le pieux. Ô Angiras91, tu es la vérité.
7 – Chaque jour, dans l’obscurité et la Lumière, nous venons près de toi par la pensée. Nous approchons, apportant notre hommage.
8 – Toi, le roi du sacrifice, le gardien illuminateur de la Vérité qui s’élève, croîs dans ton propre foyer.
9 – Ô Agni, sois pour nous facilement accessible, comme un père pour son fils. Unis-nous au Succès92.
Mandala 1 ; Hymne 2
À : Vâyu93 ; Indra94 ; Mitra95 et Varuna96
Rishi madhucchandas vaisvâmitra
Mètres Gâyatri ; pipīlikāmadhyānicṛdgāyatrī
1 – Vâyu, digne d’être vu, viens. Les jus de soma97 sont convenablement préparés. Bois-les, écoute notre appel.
2 – Vâyu, les invocateurs t’appellent par les récitations98, ceux qui ont pressé le soma sont les connaisseurs du Jour99.
3 – Vâyu, ton abondant discours100 va vers le donateur101. Il s’étend aux buveurs de soma.
4 – Indra, Vâyu, venez près de ce jus de soma avec joie, oui, les gouttes de soma vous désirent.
5 – Vâyu et Indra, excellents héros, connaisseurs des jus de soma, venez tous les deux ici rapidement.
6 – Vâyu et Indra, venez, auprès des presseurs qui ont préparé le soma, ainsi rapidement, Ô Héros102, par la pensée.
7 – J’appelle Mitra, à l’intelligence purifiée, et Varuna, destructeurs d’ennemis103, aboutissant à une méditation illuminatrice.
8 – Par la Vérité, Mitra et Varuna grandissant dans la Vérité, touchant la Vérité, vous atteignez une vaste illumination.
9 – Nos poètes, Mitra et Varuna, aux nombreuses naissances, vivant dans une large maison104. Vous soutenez habilement le sacrifice.
Mandala 1 ; Hymne 3
Aux Aśvins105; Indra; Viśvedevās106; Sarasvatī107
Rishi : madhucchandas vaiśvāmitra
Mètre : gāyatrī; pipīlikāmadhyānicṛdgāyatrī ; nicṛdgāyatrī
1 – Ashvins aux nombreux bras, seigneurs de la Force108, aux pieds rapides109, maîtres de la Splendeur, prenez du Bonheur.
2 – Ashvins aux nombreux pouvoirs merveilleux, Héros unis avec la Force par la pensée, recevez cet hymne bienveillant.
3 – Dasrā110 et Nāsatyā111, venez par le chemin de Rudra112 sur le siège en herbe de Kusha113, boire le jus de soma purifié qui vous est consacré.
4 – Indra, viens Ô Lumineux, ce jus de soma te désire, préparé par des doigts continuellement purifiés.
5 – Viens Indra, conduit par la pensée, invoqué par les sacrifiants illuminés, boire le jus de soma, qui est la Parole114 du sacrifiant.
6 – Viens rapidement Indra, près de l’Énergie, avec tes Chevaux bais. Accepte notre jus de soma avec joie.
7 – Ô Visvedevas protecteurs, soutenant activement les hommes, venez boire ce jus de soma du pieux sacrifiant.
8 – Ô Visvedevas, Eaux115 puissantes, venez rapidement boire ce jus de soma, comme les Vaches116 vont à l’étable.
9 – Ô Visvedevas, infatigables, d’intelligence unique, vous qui ne trahissez pas, acceptez ce jus sacré.
10 – Sarasvatî, qui nous purifie, qui chante la Force avec l’Énergie, favorise la riche méditation lors du sacrifice.
11 – Elle apporte la Vérité Lumineuse et stimule les pensées des sages, Sarasvatî accepte le sacrifice.
12 – Sarasvati éveille le grand Flot117 avec la Lumière. Elle illumine toutes les pensées.
Mandala 1 ; Hymne 4
À Indra
Rishi : madhucchandas vaiśvāmitra
Mètre : virāḍgāyatrī ; nicṛdgāyatrī : gāyatrī
1 – Comme celui qui trait la belle et bonne vache, nous appelons à l’aide chaque jour celui qui le fait.
2 – Viens à notre pressurage de soma, toi le buveur de soma, bois ! La riche ivresse donne vraiment la Lumière.
3 – Ainsi, nous pouvons te connaître, parmi les proches des sages, viens, ne t’éloigne pas de nous.
4 – Va, interroge le vigoureux et invincible Indra, le vieux sage, lui qui est le meilleur de tes amis.
5 – Oui, qu’ils parlent, ceux qui se moquent, qu’ils aillent ailleurs, loin de notre esprit apaisé en portant l’offrande à Indra seul.
6 – Oui, que le peuple dise que nous sommes pieux et heureux, toi qui accomplis des merveilles. Puissions-nous habiter dans la maison d’Indra !
7 – Au rapide qui porte ce rapide118, l’homme enivré, la magnificence du sacrifice, donne le Bonheur à l’ami.
8 – Oh, toi qui réalises cent sacrifices, ayant bu de ce soma, tu es destructeur de ténèbres, le héros qui demeure dans les Forces119.
9 – Toi, nous te louons, toi le héros dans les combats120, toi qui réalises cent sacrifices, Indra, pour obtenir des Richesses.
10 – À ce fleuve de Richesses121, ce puissant, celui que l’on traverse facilement, l’ami qui presse le soma, à Indra, adressez vos chants !
Mandala 1 ; Hymne 5
À Indra.
Rishi : madhucchandas vaiśvāmitra
Mètre : nicṛdgāyatrī ; gāyatrī ; virāḍgāyatrī ; ārcyuṣṇik ; pipīlikāmadhyānicṛdgāyatrī
1 – Venez, rapidement ici, asseyez-vous, chantez Indra, amis, porteurs de l’hymne.
2 – Indra, le plus riche des riches, le grand seigneur de la Richesse122, nous sommes unis à lui grâce au jus de soma pressé.
3 – Qu’il soit pour nous présent dans l’union123, nous apporte la Richesse dans l’abondance, qu’il vienne vers nous avec sa puissance.
4 – Quand il demeure dans les batailles, les ennemis n’arrêtent pas les Chevaux124, chantez cet hymne à Indra !
5 – Ces gouttes de soma purifiées vont au festin du buveur de soma, les jus de soma sont mélangés au lait caillé.
6 – Toi, qui a grandi instantanément pour le buveur de soma, tu es né adulte, Ô Indra à la conscience supérieure.
7 – Que les gouttes de soma entrent en toi rapidement, Ô Indra, toi qui aimes les invocations, qu’ils te rendent heureux.
8 – Les hymnes et les récitations t’ont fait grandir, toi qui réalises cent sacrifices. Qu’ils renforcent notre chant.
9 – Indra, de qui l’aide triomphe, dans lequel résident toutes les énergies viriles, apprécie ces mille énergies.
10 – Ô Indra, toi qui aimes nos invocations, ne laisse pas les mortels blesser nos corps, Seigneur, éloigne ce qui tue.
Mandala 1 ; Hymne 6
À Indra, aux Maruts
Rishi : madhucchandas vaiśvāmitra
Mètre : gāyatrī ; nicṛdgāyatrī ; virāḍgāyatrī
1 – Ceux qui se tiennent debout autour du feu mouvant, de couleur rougeâtre, sont unis. Ils font resplendir le Ciel brillant.
2 – Ils concentrent leurs esprits sur les magnifiques Chevaux125 bais d’Indra, attachés aux deux côtés du char, du héros valeureux qui les conduit.
3 – Mortels, ils font du monstrueux une splendeur, de l’informe une décoration. Tu es né pleinement avec les lumières de l’Aurore126.
4 – Alors, après le jour de l’offrande, ceux qui portent ce nom sacré127, de nouveau, s’avancent vers toi, Indra.
5 – Les destructeurs de places fortes128 qui cachent la conscience du feu mystique, Ô Indra, font obtenir la Lumière de la Connaissance.
6 – Ceux qui cherchent les dieux obtiennent, par les chants, une intelligence pure et le trésor de la Connaissance. Ils acclament le grand chant de la Connaissance.
7 – Venant avec l’intrépide Indra, vous êtes pleinement vus comme la joyeuse force vitale.
8 – Par les irréprochables129, allant vers le Ciel, le Sacrifice130, honorez puissamment la multitude par l’admirable Indra.
9 – Ô Omniprésent131, viens du Ciel ou du monde supérieur lumineux, où l’hymne s’étend.
10 – Nous demandons le Bonheur au Ciel ou ici au monde terrestre ou au grand monde intermédiaire132, Ô Indra.
Mandala 1 ; Hymne 7
À Indra
Rishi : madhucchandas vaiśvāmitra
Mètres : gāyatrī ; nicṛdgāyatrī ; pipīlikāmadhyānicṛdgāyatrī ; gāyatrī
1 – Indra, les chantres ont récité les hymnes de louanges. Indra, les chanteurs ont chanté. Indra, les musiciens ont joué.
2 – Indra tu viens avec tes deux Chevaux133 attelés par la parole134, Indra, la Richesse135 incarnée, armé de sa foudre.
3 – Indra tu vois le Soleil136 se lever loin dans le Ciel, par ses rayons, il a fait s’élever la montagne.
4 – Indra, dans les combats137, fais-nous la faveur de mille butins138, et protège-nous des violents139, toi le redoutable.
5 – Nous invoquons Indra dans la grande Richesse, Indra dans l’insignifiant, unis-toi à nous et détruis les ténèbres avec ta foudre.
6 – Toi qui es prolifique avec nous, donnant toujours l’Abondance140, rends chacun de nous incoercible.
7 – Dans le choc des hymnes, la foudre d’Indra s’élève. La flatterie ne le transperce pas.
8 – Prolifique comme un taureau qui fait s’avancer le troupeau avec son énergie, le seigneur est irrésistible.
9 – Celui qui est efficace prépare des trésors. Indra conduit les cinq classes d’hommes141.
10 – Nous invoquons Indra qui est partout autour des hommes. Qu’il soit entièrement à nous !
Mandala 1 ; Hymne 8
À Indra.
Rishi madhucchandas vaiśvāmitra.
Mètres : nicṛdgāyatrī ; virāḍgāyatrī; gāyatrī vardhamānā gāyatrī
1 – Indra, apporte-nous la Richesse142 qui est chaque fois plus puissante, celle qui apporte le plus resplendissant des réconforts.
2 – Afin que nous nous protégions de nos ennemis143 avec nos poings, nous sommes protégés par toi et ta fulgurance.
3 – Ô Indra, nous sommes protégés par toi, nous pouvons obtenir ta foudre destructrice, nous pouvons vaincre complètement les ennemis dans la bataille.
4 – Avec toi, Ô Indra, avec tous ces héros qui lancent la foudre, nous sommes unis à toi, fais-nous triompher des attaquants.
5 – Indra est grand et suprême, nous invoquons sa puissance, il est celui qui possède la foudre. Que son pouvoir soit aussi étendu que le Ciel !
6 – Dans la bataille, les héros ont obtenu la victoire et l’homme obtient un enfant, comme les sages obtiennent l’illumination.
7 – Le buveur de soma, dont le ventre gonfle comme un océan, devient pur comme les eaux du sommet de la montagne.
8 – L’esprit exalté par les rayons de Lumière reçoit la vérité lumineuse, par celui qui donne144, comme une branche chargée de fruits mûrs.
9 – Ô Indra, ton pouvoir fait croître immédiatement la conscience de celui qui me ressemble, le donateur.
10 – Que l’énonciation et la récitation de cet hymne magistral permette à Indra de boire le soma.
Mandala 1 ; Hymne 9
À Indra
Rishi madhucchandas vaiśvāmitra
Mètres : nicṛdgāyatrī; gāyatrī ; pipīlikāmadhyānicṛdgāyatrī ; anuṣṭubh
1 – Viens Indra, avec ceux dont le corps est plein de soma, goûter nos mets et notre jus de soma universel. Gagne une grande puissance !
2 – Donne à Indra ce jus de soma exquis qui procure le Bonheur, qui réalise tout ce qui peut être réalisé.
3 – Ô Dieu au beau visage, fête donc ceux qui s’épanouissent totalement dans le chant des hymnes, unis-toi à eux avec le pressurage.
4 – J’ai créé pour toi, Ô Indra, ces chants qui s’élèvent vers toi, Seigneur insatiable et vigoureux.
5 – Fais venir totalement par ici les remarquables Richesses145 Ô excellent Indra, Elles se trouvent en toi qui est puissant et omniprésent.
6 – Ô Indra, oriente-nous vers la puissante Richesse, celle qui est puissante et glorieuse.
7 – Ô lumineux Indra, donne-nous une force ample et une grande renommée, fais que nous possédions une immense Force vitale.
8 – Manifeste en nous ce son146 majestueux ainsi que ses mille délices, Ô Indra, fais de nous ce char aux mouvements rapides147.
9 – Excellent Indra, maître de la Richesse, les chantres récitent ce qui doit être célébré, tu apportes ton aide par l’offrande du feu.
10 – Dans chaque goutte de soma, l’homme pieux, dans sa maison, vénère la vaste puissance du grand Indra.
Mandala 1 ; Hymne 10
À Indra
Rishi : madhucchandas vaiśvāmitra
Mètres : anuṣṭup ; virāḍnuṣṭup ; nicṛdanuṣṭup ; bhuriguṣṇik : virāḍanuṣṭup
1 – Les chantres te chantent les hymnes, ils vénèrent et chantent la Lumière, toi qui es la Parole148, toi qui as pratiqué cent sacrifices, soit cent intelligences, épanouis notre famille.
2 – Allant d’un sommet à un autre sommet, il s’est élevé et regarde tout ce qui doit encore être fait, Indra perçoit le but et se met en route puissamment avec la multitude.
3 – Après que les deux Chevaux bais149 ont été attelés par le mâle chevelu150 au ventre rempli151, ensuite, Indra, buveur de soma, s’approche de nous et écoute notre chant.
4 – Arrive vers les hymnes, vers le son, chante fort, unis-nous au Brahman et augmente nos Richesses par le sacrifice.
5 – La récitation de l’invocation grandissante d’Indra, celui qui détruit beaucoup152, nous donne une extase puissante par le jus de soma et par amitié.
6 – Nous lui demandons l’Amitié, des Richesses, de l’Énergie, c’est en vérité Indra, le puissant, le rapide, compatissant et bénéfique.
7 – Ô Indra, agréable entraîneur, tu te manifestes publiquement dans ta gloire, tu augmentes, en la faisant briller, la prospérité du troupeau de Vaches153.
8 – Le Ciel et la Terre ne peuvent te contenir, toi qui es impressionnant, secoue pour nous les Eaux du Ciel. Puissions-nous obtenir la Lumière.
9 – Toi qui à une oreille qui écoute, écoute l’offrande que mon esprit te donne par ma voix. Indra, cet hymne fait s’unir ma conscience en moi.
10 – Certes, nous te connaissons, toi le donneur d’Énergie qui a entendu notre sacrifice, nous t’invoquons, vainqueur de l’obscurité, pour obtenir le réconfort et mille délices.
11 – Ô Indra, fils de Kushika154, viens t’enivrer, viens boire le soma qui enchante, accorde-nous de passer une longue vie et accorde au rishi mille apaisements.
12 – Autour de toi, que ces hymnes délicieux soient universels. Qu’ils augmentent la vie et aussi notre Bonheur et qu’ils apportent la satisfaction.
Mandala 1 ; Hymne 11
À Indra
Rishi : jetṛ mādhucchandasa
Mètres : nicṛdanuṣṭup ; anuṣṭup ; bhuriguṣṇik ; virāḍanuṣṭup : anuṣṭubh
1 – Indra, nos chants universels ont augmenté l’étendue de l’Océan155 : toi qui combats avec les guerriers156 sur un char rapide157, avec énergie, seigneur, tu es le véritable maître.
2 – Ô Indra, prolifique dans l’amitié, nous n’avons pas de crainte, Ô vainqueur, à l’Énergie vitale non vaincue.
3 – Les réconforts généreux d’Indra sont abondants et ne sont pas épuisés, ils donnent en cadeau la vigueur de la pensée à ceux qui le chantent.
4 – Le destructeur des places fortes158 est né, jeune poète à l’immense énergie, Indra soutient toutes les actions dans le Tout, l’hymne glorifie abondamment sa Foudre.
5 – Toi dont les pensées lumineuses font sortir de la caverne159, destructeur de la grotte de la montagne. Les dieux intrépides entrent en toi rapidement.
6 – Ô Héros favorable, je viens vers toi, comme la rivière qui coule. Les invocations font rester le sage poète près de toi.
7 – Tu as triomphé, avec tes pouvoirs surnaturels, du mauvais Shushna160, le trompeur. Que les sages te connaissent, augmente leur renommée !
8 – Ô seigneur de l’énergie, les hymnes et les éloges sont pour toi Indra. Ces mille dons sont plus abondants en vérité.
Mandala 1 ; Hymne 12
À Agni
Rishi : medhātithi kāṇva
Mètres : gāyatrī ; nicṛdgāyatrī ; pipīlikāmadhyānicṛdgāyatrī ; virāḍgāyatrī
1 – Nous choisissons Agni, l’Ambassadeur161, le sacrificateur à la connaissance universelle, l’accomplissement de ce sacrifice.
2 – Agni, Agni, ils invoquent et appellent continuellement le chef du peuple, celui qui est beaucoup aimé, celui qui conduit l’offrande.
3 – Ô Agni, celui qui conduit les dieux, né pour ceux qui en ce monde ont amassé l’herbe Kusha162 ; tu es digne d’être loué, notre sacrificateur.
4 – Ô Agni, qu’ils s’éveillent ceux qui désirent se connecter à l’Ambassadeur ! Tu vas, avec les dieux, t’asseoir sur l’herbe de Kusha.
5 – Ô lumineux Agni, par l’offrande de beurre clarifié, tu brûles les ennemis, les démons.
6 – Agni s’enflamme par Agni, jeune poète, maître de maison, il transporte l’offrande avec la cuillère de soma jusqu’à la bouche.
7 – Agni, le poète, célèbre le pilier de la vérité dans le sacrifice de soma, dieu qui supprime le chagrin.
8 – Ô Agni, Dieu ambassadeur, maître de l’offrande du feu que tu acceptes aimablement, satisfais notre existence !
9 – Agni, tu participes au festin des dieux avec des offrandes, sois favorable, Ô Purificateur.
10 – Ô Agni, Ô Lumineux purificateur, conduis ici les dieux, à note sacrifice et notre offrande.
11 – Célébré par notre Hymne nouveau, apporte-nous la Richesse avec une vigoureuse force héroïque.
12 – Ô Agni, par la resplendissante Lumière, par l’invocation de tous les dieux, apprécie notre hymne.
Mandala 1 ; Hymne 13
À : Agni; Tanūnapāt; Narāśaṃsa ; Iḷa; Barhis; Devīr dvāraḥ; Uṣāsānaktā;
Hotṛ ; Sarasvatī, Bhāratī; Tvaṣṭṛ; Vanaspati; svāhākṛtis
Rishi : medhātithi kāṇva
Mètres : Gāyatrī ; Pipīlikāmadhyānicṛdgāyatrī ; Nicṛdgāyatrī
1 – Ô Agni, conduis les dieux à notre offrande flambante, Ô Sacrificateur Ô Purificateur du sacrifice !
2 – Ô fils de toi-même, Ô Poète, que notre sacrifice savoureux soit parmi les dieux ; aujourd’hui, fais-en un festin !
3 – J’invoque ici, dans ce sacrifice, celui, aimé, reçoit la louange des hommes. Sa parole est douce quand il crée des offrandes
4 – Ô Agni, vénéré, conduis les dieux dans ton char enchanté. Tu es l’envoyé de Manu163 qui fait le sacrifice.
5 – Sages, épandez sans cesse l’herbe sacrée sur la plateforme brillante, parce que l’on y découvre l’immortalité.
6 – Que les déesses ouvrent, sans limite, la porte qui augmente la Vérité, et pour le sacrifice d’aujourd’hui, assurément.
7 – J’invoque la Nuit et l’Aurore164 à la belle couleur à s’approcher de ce sacrifice sur ce siège jonché d’herbe de Kusha.
8 – J’invoque le couple d’invocateurs divins, sages et éloquents ; qu’ils conduisent notre sacrifice.
9 – Que les trois déesses, Ilâ165, Sarasvatî166 et Mahî167, délices du monde intermédiaire, s’assoient en sécurité sur l’herbe sacrée.
10 – J’invoque ici Tvashtri168, le Suprême, créateur de toutes les formes, qu’il soit entièrement à nous.
11 – Ô Dieu Vanaspati169, répands l’offrande du feu aux dieux ; que l’officiant soit illuminé.
12 – Avec Svâhâ170, fais ce sacrifice à Indra dans la maison du sacrifiant ; c’est là que j’appelle les dieux.
Mandala 1 ; Hymne 14
Aux Viśvedevās171
Rishi : medhātithi kāṇva
Mètres : gāyatrī ; pipīlikāmadhyānicṛdgāyatrī ; virāḍgāyatrī ; nicṛdgāyatrī
1 – Ô Agni, par ces chants exaltants de tous ceux qui boivent le soma, viens et fais le sacrifice avec les dieux.
2 – Les Kanvas172 t’ont appelé, toi le sage, l’illuminé, Ô Agni, viens avec les dieux.
3 – Indra, Vâyu, Brihaspati173, Mitra, Agni, Pûshan174, Bhaga, les Ädityas175, la troupe des Maruts.176
4 – Pour vous, ils apportent ces gouttes de soma grisantes et enivrantes, ces gouttes délicieuses se reposant dans le récipient.
5 – Les Kanvas, demandeurs d’aide, te célèbrent, assis sur la jonchée de gazon sacré. Ils préparent et te font une offrande.
6 – Les animaux de trait au corps lumineux, unis par l’esprit, t’amènent, ainsi que les dieux buveurs de soma.
7 – Ô Agni, ces dieux, unis à leurs épouses, qui méritent d’être vénérés, font éclore la Vérité, fais qu’ils boivent le jus de soma, et aient une Parole agréable.
8 – Que ces Vénérables, dignes d’être honorés, qu’ils boivent le soma avec la langue ; Ô Agni que vienne l’effet délicieux.
9 – Au royaume lumineux de Sûrya177, tous les dieux s’éveillent à l’aube, l’invocateur fait s’élever178 ici le prêtre ayant bu le soma.
10 – Avec tous ceux qui sont inspirés par le doux soma, Ô Agni, avec Indra, avec Vâyu ; bois avec la splendeur de Mitra.
11 – Toi, Ô Agni, sacrificateur, envoyé de Manu179, tu sièges dans les sacrifices. Sacrifie dans ce sacrifice.
12 – Ô Dieu, unis les Chevaux rougeâtres, les bruns, au char rouge, conduis-les ici avec les dieux.
Mandala 1 ; Hymne 15
À Indra; Aux Maruts; à Tvaṣṭṛ; à Agni; à Mitra ; à Varuṇa;
à Draviṇodā; aux Aśhvins
Rishi : medhātithi kāṇva
Mètres : gāyatrī . nicṛdgāyatrī . bhuriggāyatrī . Pipīlikāmadhyānicṛdgāyatrī
1 – Indra, bois le soma au moment favorable, que les gouttes de soma te pénètrent. Qu’elles t’enivrent et habitent en toi.
2 – Buvez, Maruts, au moment favorable, à la coupe du purificateur, purifiez le sacrifice, Vous qui êtes généreux.
3 – Ô Neshta180, viens avec l’épouse à notre sacrifice, bois le soma au moment favorable. Tu procures vraiment la Richesse181.
4 – Ô Agni, conduis ici les dieux, accueille-les dans les trois sources182, embellis-toi en buvant le soma au moment favorable.
5 – Indra, bois le soma au moment favorable pour atteindre le Brahman183. Oui, ton amitié est invincible.
6 – Ô Mitra et Varuna, soutenus par la multitude, vous êtes efficaces contre ce qui est négatif et qui déçoit. Au moment favorable, vous bénéficiez de ce sacrifice.
7 – Les chercheurs de Richesses, avec les mortiers à la main184, sacrifient au soma pour le donneur de Richesses. Dans les sacrifices, ils louent le dieu.
8 – Que le donneur de Richesses nous donne le trésor et que cela se sache. Nous le demandons aux dieux.
9 – Le donneur de Richesses désire boire et remet les offrandes qui durent. Faites avancer au bon moment celles du Neshta.
10 – Nous offrons le sacrifice, pour la quatrième fois, à toi, donneur de Richesses, au bon moment. Alors, sois un bienfaiteur pour nous.
11 – Buvez le doux soma brillant avec le feu du sacrifice, Ô Ashvins, vous dont les actes sont purs, en portant ce sacrifice au bon moment.
12 – Avec le gardien du feu domestique, au moment favorable, donneur de richesses, tu conduis le sacrifice. Honore les dieux comme un ascète pieux.
Mandala 1 ; Hymne 16
À Indra
Rishi : medhātithi kāṇva
Mètres : gāyatrī ; pipīlikāmadhyānicṛdgāyatrī ; nicṛdgāyatrī ; virāḍgāyatrī
1 – Que les Chevaux bais t’amènent, toi le Fertilisateur, pour boire le soma, Indra, tu es radieux comme le Soleil.
2 – Ici sont préparés les grains de blés, ici les Chevaux grandissent. Ils apportent le Bonheur dans le char d’Indra185.
3 – Nous invoquons Indra le matin, nous l’invoquons pour le succès du sacrifice de soma, nous l’invoquons pour boire le soma.
4 – Viens près de notre soma, Indra, avec tes Chevaux à la grande crinière. Nous t’invoquons par le jus de soma.
5 – Viens à notre hymne, viens au pressurage du jus de soma. Bois comme un cerf assoiffé.
6 – Ces gouttes de soma purifié sont sur la jonchée d’herbe de Kusha186. Bois pour avoir de la puissance.
7 – Que cet excellent hymne, qui touche le cœur, t’apporte la paix. Ensuite, bois le jus de soma.
8 – Indra va dans le pressurage, de soma tout entier, pour l’ivresse. Toi qui as tué l’Obscurité, bois le soma.
9 – Donne-nous à volonté des Vaches187 et des Chevaux188, toi qui as fait cent sacrifices. En profondes méditations, nous te glorifions.
Mandala 1 ; Hymne 17
À Indra et Varuna
Rishi : medhātithi kāṇva
Mètres : gāyatrī ; yavamadhyāvirāḍgāyatrī ; bhurigārcīgāyatrī ;
nicṛdgāyatrī ; pipīlikāmadhyānicṛdgāyatrī
1 – Indra et Varuna, je vous choisis comme souverains. Vous nous rendez heureux de cette existence.
2 – Vous viendrez et accorderez votre faveur au sacrifice du sage qui est comme moi, vous qui aidez activement.
3 – Rassasiez-vous189 à volonté, princes Indra et Varuna, nous souhaitons être le plus près possible de vous.
4 – Que l’on obtienne de vous les aides, la clairvoyance et la force de l’Énergie qui nous conviennent.
5 – De ceux qui ont mille dons, c’est Indra, de ceux qui sont dignes d’éloge, c’est Varuna, dont les œuvres méritent des louanges.
6 – Par leur protection, nous pouvons obtenir que nous méditions, et, et vérité, que nous soit donné l’abondance190.
7 – Ô Indra et Varuna, je vous appelle pour obtenir un remarquable succès : faites de nous des vainqueurs.
8 – Ô Indra et Varuna, nous désirons une participation maintenant dans nos pensées. Conservez-nous dans votre refuge.
9 – Que mon éloge heureux, par lequel je vous appelle, vous parvienne, Ô Indra et Varuna. Intensifiez ces louanges.
Mandala 1 ; Hymne 18
À Brahmaṇaspati; Indra, Soma ; Dakṣiṇā, Sadasaspati;
Rishi : medhātithi sāṇva
Mètres : gāyatrī; pipīlikāmadhyānicṛdgāyatrī ; virāḍgāyatrī ; nicṛdgāyatrī
1 – Fais que celui qui verse le soma, au son clair, devienne le seigneur du Verbe. Tu connais le secret, fils du Feu sacré.
2 – Il est opulent, chasse le chagrin, et développe le savoir. Unissons-nous à lui191 rapidement.
3 – Que la malédiction de celui qui ne donne pas192, l’injure d’un mortel, ne nous touche pas. Protège-nous, Ô Seigneur du Mantra.
4 – Le héros qui frappe193 ne souffre pas, soutenu par Indra le Maître du Verbe, le soma met en mouvement194 le mortel.
5 – Que toi, Seigneur de la Parole, Soma195 et Indra protègent le mortel, que Dakshina196 nous protège de l’angoisse.
6 – Le merveilleux Maître de l’Assemblée, le désirable, ami d’Indra, est riche en dons, je suis arrivé à l’Illumination.
7 – Sans être dans la Vérité, le sacrifice n’atteint pas son but qui est la sagesse-même. La méditation conduit à l’Union.
8 – Ensuite, tourné vers l’Est en préparant l’offrande, il fait réussir le sacrifice. L’invocation s’élève vers les dieux.
9 – J’ai vu celui qui reçoit la louange des hommes, le plus audacieux, le plus célèbre, joyeux comme le Ciel.
Mandala 1 ; Hymne 19
À Agni, aux Maruts197
Rishi : medhātithi kāṇva
Mètres : Gāyatrī ; Nicṛdgāyatrī ; Pipīlikāmadhyānicṛdgāyatrī
1 – Tu es appelé à ce serein sacrifice de soma qui donne la Lumière. Ô Agni, viens avec les Maruts.
2 – Aucun dieu, aucun mortel n’a ta grande intelligence. Ô Agni, viens avec les Maruts.
3 – Tous les dieux qui connaissent le grand monde intermédiaire198 ne trompent pas. Ô Agni, viens avec les Maruts.
4 – Ils vénèrent la Lumière avec force et ne sont pas battus par les violents. Ô Agni, viens avec les Maruts.
5 – Brillants et d’aspect terrible, ils sont puissants et détruisent les ennemis199. Ô Agni, viens avec les Maruts.
6 – Les dieux s’assoient dans le firmament lumineux au-dessus du Ciel. Ô Agni, viens avec les Maruts.
7 – Ils déplacent les montagnes et contiennent l’océan houleux. Ô Agni, viens avec les Maruts.
8 – Les rayons de Lumière s’étendent avec force pour contenir l’océan. Ô Agni, viens avec les Maruts.
9 – Elle est pour toi cette première boisson, je verse le soma doux comme le miel. Ô Agni, viens avec les Maruts.
Mandala 1 ; Hymne 20
Aux Ribhus
Rishi : medhātithi kāṇva
Mètres : gāyatrī ; pipīlikāmadhyānicṛdgāyatrī ; virāḍgāyatrī ; nicṛdgāyatrī
1 – Pour ces dieux, cet hymne naît par la bouche des sages. Il réalise l’Illumination.
2 – Pour s’unir à sa parole, ils ont attelé les Chevaux bais d’Indra à leur esprit. Par les exercices, ils s’épanouissent dans le sacrifice.
3 – Ils ont construit pour les Nâsatyas un char tranquille qui pénètre partout. Ils ont créé la Vache qui produit le lait.
4 – Vous avez redonné la jeunesse aux parents200, par les honnêtes mantras de vérité. Ô Ribhus votre travail l’a fait.
5 – Les ivresses du soma vous arrivent toutes ensemble avec Indra et la Maruts, avec les fils d’Aditi201 et les rois.
6 – Cette nouvelle coupe à soma du dieu Tvashtri202 a été supprimée, vous en avez fait quatre nouvelles.
7 – Ainsi installés en nous, les trois fois sept jus de soma donnent à chacun une expression parfaite.
8 – Ils soutiennent les conducteurs du sacrifice et ils apprécient ce qui doit être bien fait : le partage du sacrifice avec les dieux.
1BCE = Before commun era. Avant notre ère.
2Afghanistan: Treasures of anonymous rulers. Moscow, 1983. Viktor Sarianidi
3Une variété locale du psilocybe. Wurts, M., M. Semerdzieva & J. Vokoun (1984). Analysis of psychotropic compounds in fungi of the genus Psilocybe by reversed-phase high-performance liquid chromatography.- J. Chromatography 286: 229-235.
4https://scfh.ru/en/news/we-drank-soma-we-became-immortal-/
5L’illumination ne concerne que la première expérience. Les suivantes, n’étant plus une découverte, ce mot ne convient plus.
6À prendre au sens large.
7Shrikant Talageri, The Rig Veda, Historic analysis. Aditya Prakashan, 2000. Talageri.
8Ces deux dates correspondent aux différents calendriers chrériens, ajustés pour correspondre réellement aux années solaires.
9Voire un peu plus tard.
10Michel Danino. The Lost River On The Trails of Saraswati. Penguin books limited. 2010.
11RV 10.75.
12Litt : « semblable à un lac ».
13La seule rivière qui soit une déesse.
14Le ferment divin. Dominique Fournier, Salvatore D’Onofrio, Éditions de la Maison des sciences de l’homme, Ministère de la Culture. 1991
15L. Giosan, « Fluvial landscapes of the Harappan Civilization », Proceedings of the National Academy of Sciences, 109, o 26, ,
16Des traces de ce mélange ont été trouvées dans la civilisation de Karakoum.
17Le dixième mandala parle de la sécheresse. RV 10.114.1.
18Ou à l’Indus. C’est le même mot pour les deux.
19Aujourd’hui : la Ghaggar, en Inde, et la Hakra au Pakistan.
20Aujourd’hui la Sutlej.
21Aujourd’hui : la Râvî.
22Litt : « la noire ». Une rivière, affluente de l’Indus ».
23Litt : « qui se réjouit dans le vent ».
24Affluent de l’Indus, aujourd’hui le Jhelum.
25Rivières affluentes de l’Indus.
26La rivière Kabul. Affluente de l’Indus.
27Litt : « qui a des Vaches ». Affluent de l’Indus.
28Affluent de l’Indus.
29Ibid.
30Pour l’époque, les villes étaient le nec plus ultra des cités de toute la planète.
31Dasyus, Dâsas, Panis, etc.
32En Égypte et en Mésopotamie, les habitants buvaient de la bière pour ne pas être malades.
33Jonathan Mark Kenoyer : Ancient Cities of the Indus Valley Civilization.OUP Pakistan, 1998.
34RV. 10.124.8.
35La caste des dirigeants. Elle changera de nom plus tard pour devenir les kshatriyas, de la racine kshatra = domination, suprématie.
36Mot portugais qui mélange les varnas et les jâtis (les castes d’aujourd’hui)
37Les castes d’aujourd’hui, qui font le bonheur de Bollywood et des journalistes occidentaux.
38RV. 10.10.
39RV. 10.34.
40RV. 10.86.6. RV 8.1.34, entre autres.
41RV. 7.18.2.
42RV. 10.101.11.
43RV. 10.18.7.
44RV. 9.112.10.
45RV. 9.38.4.
46Romasâ, Lopamudrâ, Apalâ, Kadrû, Visvavarâ, Ghoshâ, Juhû, Vagambhrinî, Paulomî, Yamî, Indranî, Savitrî, et Devajamî.
47Décliné de différentes façons.
48Les hymnes fourmillent de termes comme union, attelage, etc.
49RV X.136
50La personne qui offre le sacrifice.
51En 2019, il y a eu environ 150 millions de pèlerins.
52Ce terme est utilisé en occident, mais est très restrictif, mais faute de mieux, c’est celui que j’utiliserai.
53Bien que cette expression induise une dualité.
54The Concept of the Absolute in the Upanishads ». Surendranath Dasgupta
55D’autant plus que le système de réincarnation est basé sur elle.
56https://fr.wikipedia.org/wiki/Enthéogène
57Amshu.
58https://fr.wikipedia.org/wiki/Psilocybe
59https://scfh.ru/en/news/we-drank-soma-we-became-immortal-/
60Rick Strasmann : DMT: The Spirit Molecule. Park Street Press. 2001.
61Le contrôle du souffle.
62Psycholigoe transpersonelle. J’ai lu.2009.
63Interdite en France.
64Les nouvelles dimensions de la conscience. Stanislav Grof. Éditions du Rocher. 1999.
65Une partie des brahmanes, les ascètes et les yogis développeront les Upanishads.
66https://fr.wikipedia.org/wiki/Guna
67Le Brahman déifié.
68On retrouve ces trois doshas, dans la composition de l’atome :électrons, protons, neutrons.
69Ce qui est quasiment impossible à comprendre pour un intellectuel occidental.
70L’équivalent des chapelains des nobles en occident.
71Ce mot vient d’une racine signifiant gouverner, représenter, gérer, administrer.
72Les disciples portent tous le nom du maître.
73Théoriquement.
74Toute la caste des Râjanyas. En cas de refus, ils devaient changer de caste et ne pouvaient plus diriger la société.
75En fait, c’est le contraire de nos sociétés occidentales.
76Au sens large du terme.
77Plus la lecture au premier degré, qu’évidemment nous n’aborderons pas ici.
78Tels que les ont définis Sri Aurobindo et Jean Hébert. Sri Aurobindo était un sage indien, ayant fait ses études à Londres, et qui a su expliquer sa compréhension du Véda, à la manière occidentale.
79Une vision du Brahman, plus simple à comprendre.
80Une version féminisée du Brahman, popularisée par Sri Aurobindo.
81Le char n’est pas un dieu, mais un de leurs attributs.
82Le char des Ashvins a trois roues.
83Aujourd’hui, elle s’appelle la Ghaggar, en Inde et la Hakra au Pakistan. La frontière indo-pakistanaise la coupe en deux. Elle est asséchée aujourd’hui. Michel Danino : The lost river, on the trail of the Sarasvatî. Penguin books, India. 2010.
84Qui commence après l’évacuation des villes, après 1900 BCE.
85Pour avoir tous les détails de la cérémonie du soma, lire :https://www.forgottenbooks.com/fr/books/LAgnistoma_10471205
86Voire moins, puisqu’ils ne mangeaient que du yaourt pendant toute la durée du sacrifice, et ne dormaient pas la dernière nuit avant la consommation du soma.
87Agni signifie Feu. C’est la déification du feu et c’est aussi le feu intérieur, l’ardeur mystique.
88Spirituelles, bien sûr.
89l’Homme ou le sacrifiant.
90De l’offrande.
91Un des premiers rishis.
92À l’Illumination.
93Vâyu signifie vent et c’est aussi le Souffle Vital.
94Indra est l’orage déifié et c’est aussi la puissance mentale.
95Mitra signifie Ami. C’est donc aussi l’Amour (au sens noble du terme)
96Varuna est le maître des océans, c’est la force consciente de la Vérité.
97Boisson contenant du lait et des psilocybes.
98De mantras.
99Lumière, illumination.
100La Parole.
101Le sacrifiant.
102Spirituels, bien sûr.
103Ennemis de l’illumination, actes et pensées négatives.
104Le Brahman ou le sacrifice lui-même.
105Les Ashvins sont les jumeaux qui amènent l’aurore. Ce sont le lever de Soleil, donc aussi l’illumination.
106Tous les dieux.
107La Sarasvatî est la rivière, sur les berges de laquelle la civilisation védique est née. Asséchée depuis près de 4000 ans elle s’appelle aujourd’hui la Ghaggar. C’est le flot de l’Illumination.
108Spirituelle.
109Les Ashvins se déplacent, ici, dans un char tiré par deux Chevaux, symbolisant l’Énergie divine.
110Nom d’un des jumeaux qui signifie : qui accomplit des actes merveilleux.
111Nom de l’autre jumeau qui signifie : aimable.
112Premier nom de Shiva (le bienveillant) qui signifie celui qui fait pleurer.
113Le gazon sur lequel s’assoient les sacrifiants et sacrificateurs.
114Le mantra.
115Symbole de purification.
116Lumières.
117De la conscience.
118Le soma.
119Spirituelles.
120Intérieurs.
121Spirituelles.
122Spirituelle.
123Avec le Brahman
124Énergies spirituelles.
125Symbole d’énergie spirituelle.
126Illumination.
127Les Maruts.
128Ibid.
129Ibid.
130Déifié.
131Indra.
132Il y a trois mondes : la Terre, le Ciel et le Monde Intermédiaire. Cela correspond aux trois états de conscience principaux : la Terre, l’état de conscience ordinaire, le Ciel, l’extase mystique et le monde Intermédiaire où l’on y trouve les dieux, les musiciens célestes, les nymphes…
133Symboles de force et d’énergie.
134Les mantras.
135Spirituelle.
136Symbole de la Lumière, de l’illumination.
137Contre nous-mêmes.
138Spirituels.
139Nos démons intérieurs.
140Spirituelle.
141Les cinq premiers peuples védiques.
142Spirituelle.
143Métaphore pour désigner ce qui empêche l’illumination.
144Le prêtre sacrificateur.
145Spirituelles.
146Probablement le son des chants.
147Cet esprit aux mouvements rapides.
148Le mantra.
149Symbole de force et d’énergie.
150Indra.
151De soma.
152l’Obscurité.
153Lumières.
154Nom d’un roi qui louchait.
155Symbole de l’esprit.
156L’ardeur.
157Esprit vif.
158Ce qui empêche l’Illumination.
159Mentale.
160Nom d’un Asura (démon) qui signifie torride, asséchant.
161Agni sert d’intermédiaire pour faire parvenir les offrandes aux autres dieux.
162Herbe sacrée sur laquelle les dieux sont invités à s’asseoir.
163Père de l’humanité, soit l’humanité.
164La Lumière succède à l’Obscurité
165Sœur de Manu, libation déifiée.
166La rivière où est née la civilisation indienne.
167La Terre.
168Littéralement le « créateur du vivant ».
169Litt : « maître de la forêt » = Agni.
170Exclamation que fait l’officiant lors de l’offrande.
171À tous les dieux.
172Descendants du rishi Kanva, symbole de la sagesse ;
173Litt : « maître de la vastitude ».
174Litt : « le nourricier ».
175Les enfants d’Aditi.
176Simple mantra composé de noms de dieux. Formule toujours utilisée de nos jours.
177Soleil, symbole de l’Illumination.
178Spirituellement, par ses mantras.
179Père de l’Humanité.
180Le prêtre qui s’occupe de la femme du sacrifiant.
181Spirituelle.
182Les trois gunas (ensemble de qualités) constituant le monde matériel.
183Sat-Cit-Ananda.
184Pierres qui servent à presser le soma.
185Indra représente le mental, son char l’agilité et l’énergie.
186Siège végétal sur lesquels les dieux sont invités à s’asseoir.
187Lumières.
188Énergies.
189De soma.
190Spirituelle.
191Au Brahman.
192Qui ne donne pas de sacrifice.
193Le Mal, l’ignorance.
194Spirituel.
195Le soma déifié.
196Le don personnifié.
197Symboles de la puissance de la volonté et de la force vitale.
198État de conscience entre l’état de veille et l’extase mystique.
199Ce qui nuit à la connaissance du Brahman.
200Référence à une légende ou un mythe qui sera développé plus tard dans les Puranas.
201La Terre déifiée. Ce mot signifie aussi : radieux
202Tvashtri signifie l’Architecte des formes.
