Les hymnes sur l’éternité de l’univers et la cyclicité du temps dans la civilisation des 7 rivières

La civilisation des 7 rivières, qui s’est développée il y a plus de 5000 ans, nous a laissé des textes extraordinaires. Dans le Rig Veda, l’un des plus anciens recueils d’hymnes, on trouve de nombreuses références à l’éternité de l’univers et à la cyclicité du temps. Ces idées montrent une compréhension profonde du monde naturel et spirituel.

Pour les habitants de la civilisation des 7 rivières, l’univers n’avait ni début ni fin. Le monde existait depuis toujours, se renouvelant sans cesse. Le temps n’était pas vu comme une ligne droite, mais comme un cercle. Tout ce qui naît finit par disparaître, et tout ce qui disparaît renaît. Cette vision donnait un sens naturel aux rythmes de la vie, aux saisons, aux naissances et aux morts.

Un des plus célèbres hymnes, appelé Hymne à la Création (Mandala 10, Hymne 129), exprime cette idée de façon frappante :

« Le non-existant n’existait pas. L’existant n’existait pas, à ce moment.
Il n’existait ni le Monde intermédiaire, ni le Ciel.
Qui a tourné ? Où était la protection ?
Quelles Eaux étaient impénétrables et profondes ? »

Ici, il est clair que, pour ces anciens sages, l’univers est né d’un mystère que même les dieux ne peuvent expliquer. Le temps et l’existence eux-mêmes semblent être venus d’un état indéfinissable.

Le Rig Veda insiste aussi sur l’idée que le désir est à l’origine de la création :

« Le désir, par l’esprit, est né, au début.
C’est le premier sperme.
En cherchant, par l’esprit, les sages ont trouvé dans le cœur,
le lien entre l’existant et le non-existant. »

Ainsi, l’univers n’a pas été créé d’un coup, mais est apparu comme une réponse intérieure, un mouvement naturel.

Dans la civilisation des 7 rivières, cette vision du monde se retrouvait dans la vie quotidienne. Le temps était cyclique : il y avait des cycles courts, comme le jour et la nuit, et des cycles immenses, où l’univers lui-même renaît. Chaque fin n’était pas une perte, mais une transformation.

Les poètes du Rig Veda parlaient aussi de l’incertitude de l’origine :

« Qui le sait vraiment ?
Qui le proclamera ici ?
Pourquoi cette naissance ? Pourquoi cette création ?
Les dieux sont postérieurs à elle.
Alors, qui sait d’où elle vient ? »

Cette humilité face au mystère montrait une relation naturelle et respectueuse envers le monde, sans besoin d’explications fermes ou définitives.

Dans cette civilisation sans armée, sans violence organisée, sans luxe excessif, l’idée d’un univers éternel et cyclique encourageait sûrement une vie plus calme et plus en accord avec la nature. Comprendre que tout change, que tout renaît, aidait à vivre avec plus de confiance et de patience.

Aujourd’hui encore, ces hymnes sur l’éternité de l’univers et la cyclicité du temps inspirent. Ils rappellent que tout fait partie d’un grand mouvement naturel, sans début ni fin.