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La place du Soma dans la quête de l’union avec le divin

Dans la civilisation des 7 rivières, l’union avec le divin était au cœur de la vie spirituelle. Cette union ne passait pas seulement par les rituels ou les prières, mais aussi par une expérience directe, vécue, intérieure. Le Soma jouait un rôle central dans cette recherche.

Le neuvième mandala du Rig Veda est entièrement consacré au Soma. Il était si important qu’un mandala entier lui était dédié dans la compilation des hymnes védiques. Ce mandala précède le dixième, ajouté plus tard. Le Soma y est chanté comme une force vivante, une lumière, un lien entre les hommes et les dieux.

Mais qu’était réellement le Soma ?

Il était pressé, filtré, bu. On dit qu’il n’avait ni feuilles, ni fleurs, ni fruits, ni graines. Le mot sanskrit amshu utilisé pour le décrire signifie « filament », « fibre ». Le Soma était donc une plante très particulière. Il ne poussait pas comme les autres. Il agissait sur la conscience.

Le troisième verset de l’hymne 8.48 donne une indication précieuse :
« Nous avons bu le Soma, nous sommes devenus immortels ;
nous avons atteint la lumière,
nous avons trouvé les dieux.
Qu’est-ce que l’hostilité maintenant pour nous ?
Et qu’est-ce que la fourberie d’un mortel ? »

Ces lignes disent tout. Le Soma ouvrait un autre monde. Il faisait tomber les barrières de l’ego, du mental ordinaire. Il ouvrait la voie vers une lumière intérieure, vers l’immortalité de l’esprit, vers une paix totale.

Ce n’était pas une simple offrande ou une boisson rituelle. C’était un passage. Une porte vers le divin.

Aujourd’hui encore, certains chercheurs pensent que le Soma était une plante enthéogène, c’est-à-dire une plante qui ouvre à l’expérience du sacré. Le psilocybe, un champignon contenant de la psilocybine, correspond bien aux descriptions védiques. Il n’a ni feuilles, ni fleurs, ni graines. Il pousse sur le sol, souvent dans des lieux humides, en lien avec la pluie, comme le Soma.

La psilocybine agit sur la conscience en profondeur. Elle peut provoquer des visions, des expériences de dissolution de l’ego, des sensations de lumière, d’unité avec tout. Exactement ce que cherchent les Rishis dans leurs hymnes.

Dans le Rig Veda, le Soma est vivant. Il est un dieu, une lumière, une force qui monte vers le ciel, comme une rivière de feu. Il coule, il éclaire, il réveille.

Dans le neuvième mandala, on lit :
« Ô Soma, toi qui flamboies,
tu montes en nous, éveillant les esprits.
Tu ouvres les chemins du ciel. »

Ce que les sages de la civilisation des 7 rivières semblaient chercher, ce n’était pas seulement une croyance ou une obéissance à des règles. C’était une union vivante avec le divin. Et cette union passait par une transformation de l’intérieur.

Le Soma était l’un des outils sacrés pour cette transformation.

Il ne s’agissait pas de fuir le monde, mais de le voir autrement. D’ouvrir l’œil intérieur. D’entrer dans la clarté. D’atteindre un état de paix, de lucidité, d’unité.

Le Soma n’était pas une drogue pour oublier. Il était une plante sacrée pour se souvenir. Se souvenir de qui l’on est vraiment.

La civilisation des 7 rivières avait compris cela. Elle avait fait du Soma un axe de sa vie spirituelle. Et aujourd’hui, redécouvrir ce que ces anciens textes nous disent, c’est peut-être retrouver une voie simple, directe, pour toucher le divin.