Les chants de la création dans le Rig Veda : vision védique du cosmos

Le Rig Veda, le plus ancien texte sacré de l’Inde, contient un seul hymne consacré à la création du monde : le Nasadiya Sukta (Rig Veda 10.129). Contrairement aux récits de création présents dans d’autres traditions, cet hymne ne donne pas une réponse claire sur l’origine du cosmos. Il pose des questions et laisse place au doute.

Un hymne qui interroge plus qu’il n’affirme

Le Nasadiya Sukta commence par une scène énigmatique : au tout début, il n’y avait ni existence ni non-existence, ni ciel ni terre, ni lumière ni obscurité. L’eau primordiale semble être la seule chose présente, mais même cela est incertain. L’hymne évoque une force mystérieuse, un souffle sans support, qui aurait agité ces eaux.

Loin d’expliquer la création avec certitude, le texte questionne : comment le monde est-il apparu ? D’où vient cette première impulsion ? Qui a donné naissance à l’univers ? Même les dieux sont arrivés après la création, donc ils ne peuvent pas en être les auteurs. L’hymne va jusqu’à suggérer que peut-être personne ne sait comment l’univers a été créé, pas même celui qui l’a engendré.

Prajapati : un créateur absent du Rig Veda

Dans les textes plus tardifs, Prajapati est présenté comme le dieu créateur, mais dans le Rig Veda, il n’a aucun rôle particulier. Son seul acte est d’avoir engendré le monde, et il n’intervient ni dans l’organisation du cosmos ni dans son maintien. Contrairement à d’autres divinités de la civilisation des 7 rivières, comme Indra, Agni ou Varuna, Prajapati reste une figure floue, presque absente du texte védique.

Une vision ouverte de la création

Cet hymne montre que, dans la civilisation des 7 rivières, la création du monde n’était pas perçue comme un événement figé avec une explication unique. La cosmogonie védique laisse place à l’incertitude et au questionnement, sans imposer de vérité absolue. Cette approche contraste avec d’autres traditions qui proposent des récits détaillés et affirmatifs sur l’origine du monde.

Le Nasadiya Sukta est ainsi un texte unique, qui ne cherche pas à imposer une réponse mais à inviter à la réflexion. Il reflète une vision ouverte de la création, où l’origine de l’univers reste un mystère que même les dieux pourraient ignorer.


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