La sécheresse de 2200 BCE : un événement marquant dans la cosmologie védique

La sécheresse qui a frappé le sous-continent indien vers 2200 BCE a profondément marqué la civilisation des 7 rivières. Cet événement, bien documenté par les études climatiques et géologiques, a eu des conséquences sur l’environnement, l’économie et la culture de cette civilisation florissante.

Une période de bouleversements

La sécheresse a entraîné l’assèchement progressif de la Sarasvatî, qui sera achevé trois siècles plus tard à la suite de séismes, fleuve central pour la vie économique et spirituelle de la région. Mais ses répercussions ne se sont pas limitées à l’eau et à l’agriculture : elles ont aussi touché un élément crucial des pratiques spirituelles védiques, le soma.

La disparition du soma : une perte culturelle et spirituelle

Le soma, décrit dans les textes védiques comme une plante sacrée permettant l’élargissement de la conscience, jouait un rôle central dans les rituels et l’organisation sociale de la civilisation des 7 rivières. Selon toute vraisemblance, cette plante était le Psilocybe cubensis, un champignon enthéogène qui a besoin d’humidité pour se développer.

Avec l’installation de la sécheresse, les conditions climatiques nécessaires à la croissance du soma se sont détériorées. En quelques générations, cette plante a probablement disparu de la région, et avec elle, les expériences spirituelles qui facilitaient la dissolution de l’ego et maintenaient l’harmonie sociale.

Le retour de l’ego et ses conséquences

Sans le soma, les rituels védiques ont perdu une part essentielle de leur pouvoir transformateur. En l’absence de ces expériences directes d’expansion de la conscience, les structures sociales et spirituelles ont dû évoluer. En trois générations, la connaissance du soma et de son rôle a sans doute été oubliée, entraînant un retour progressif de l’ego dans la société.

Les hymnes védiques, qui témoignaient de la puissance du soma, ont alors pris une dimension plus symbolique que pratique. Ce changement a pu redéfinir la cosmologie et la spiritualité de la civilisation des 7 rivières, marquant une transition vers une nouvelle ère culturelle.

Un héritage toujours présent

Malgré sa disparition, le soma continue de fasciner et d’inspirer. Les textes védiques en font une énigme qui nous relie à une époque où les pratiques spirituelles se mêlaient intimement aux cycles de la nature. La sécheresse de 2200 BCE reste un rappel de l’impact du climat sur les civilisations, mais aussi sur les pratiques spirituelles qui façonnent leur identité.