Dans la civilisation des 7 rivières, les cours d’eau occupaient une place centrale, non seulement comme sources de vie, mais aussi comme éléments sacrés, célébrés dans les hymnes védiques. Ces textes anciens, composés dans le Rig Veda, offrent un regard poétique sur les forces naturelles et reflètent une spiritualité profondément liée à la nature. Parmi toutes les rivières, la Sarasvatî occupe une position unique, car elle est la seule décrite comme une déesse dans les hymnes.
La Sarasvatî : Une Déesse et un Repère Historique
Dans l’hymne 6.61 du Rig Veda, Sarasvatî est invoquée comme une déesse bienveillante, puissante et protectrice :
4 – Que la déesse Sarasvatî, celle qui possède des juments rapides, nous protège par ses pensées protectrices.
5 – Celui-ci s’adresse à toi, Ô déesse Sarasvatî, pour que la richesse soit placée, comme Indra, comme Indra gagnant les batailles.
6 – Toi, Ô déesse Sarasvatî, pulvérise-les, par tes énergies héroïques, comme Pûshan nous gagne le trésor.
Ces vers montrent une rivière personnifiée, vénérée pour sa force et sa capacité à offrir richesse, protection et victoire. La Sarasvatî est ici bien plus qu’un simple cours d’eau : elle devient une divinité incarnant la fertilité, la sagesse et le courage.
La Sarasvatî et la Datation du Rig Veda
L’importance de la Sarasvatî va au-delà de la mythologie. Son rôle dans les hymnes permet de dater le Rig Veda. Les chercheurs s’accordent pour dire que le fleuve Sarasvatî, mentionné comme vaste et puissant, s’est progressivement asséché en raison de changements géologiques. Un séisme aurait dévié deux de ses principaux affluents, la Yamuna et la Sutlej, contribuant à son déclin.
Ce phénomène naturel est estimé s’être produit entre 2000 et 1900 av. J.-C., ce qui indique que les hymnes du Rig Veda ont été composés avant cet événement. Cette corrélation entre les descriptions védiques et les données géologiques fait de la Sarasvatî un élément clé pour situer la civilisation des 7 rivières dans l’histoire.
Poésie et Spiritualité
Les hymnes védiques dédiés aux rivières ne sont pas seulement des chants de louange : ils célèbrent la connexion intime entre l’homme et la nature. Chaque cours d’eau est perçu comme un don divin, indispensable à la prospérité et à la survie. À travers la Sarasvatî, ces textes mettent en lumière une vision du monde où les forces naturelles sont honorées comme des alliées puissantes et bienveillantes.
La civilisation des 7 rivières nous rappelle ainsi que vivre en harmonie avec la nature n’est pas une idée moderne, mais une sagesse ancienne inscrite dans les chants et les croyances des premiers habitants de cette région.
Le Rig Veda 
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