La civilisation des 7 rivières, aussi connue comme la civilisation de l’Indus-Sarasvatî, a été l’une des plus anciennes et des plus avancées de l’histoire. Autour de 2200 BCE, cette civilisation a traversé une période de grande sécheresse. Cet événement marquant n’a pas seulement eu des conséquences matérielles, comme le déclin agricole, mais il a également touché les croyances spirituelles et rituelles de l’époque, notamment autour du Soma.
Le Soma et la dépendance à la pluie
Dans les textes védiques, le Soma est une boisson sacrée, considérée comme un nectar divin qui permettait d’atteindre des états d’illumination spirituelle et de communion avec les dieux. La production de ce breuvage dépendait étroitement des conditions climatiques, en particulier de la pluie. En effet, le Soma proviendrait d’un champignon enthéogène (psilocybe cubensis) qui poussait dans des environnements humides et fertiles. La sécheresse a donc entraîné une pénurie de Soma, ce qui a eu un impact profond sur les rituels et la vie spirituelle de la civilisation des 7 rivières.
Indra, la force, l’énergie, l’orage et la libération des eaux
Dans la cosmologie védique, Indra joue un rôle central en tant que pluie et orages déifiées. Il est le protecteur de l’ordre naturel et le pourvoyeur d’abondance. Lors des sécheresses, les hymnes du Rig Veda invoquaient Indra pour qu’il libère les eaux retenues et apporte la pluie. Ces prières montrent à quel point l’eau était vitale non seulement pour la survie matérielle, mais aussi pour le maintien des pratiques spirituelles, comme la consommation de Soma lors des sacrifices.
Une crise matérielle et spirituelle
La sécheresse de 2200 BCE a sans doute bouleversé les équilibres établis. Les rivières de la région, en particulier la Sarasvatî, ont commencé à s’assécher, ce qui a réduit les terres fertiles et perturbé l’agriculture. Sans pluie, les cultures ne prospéraient pas et la plante Soma devenait de plus en plus rare. Cette situation a dû provoquer une crise spirituelle, car les rituels védiques reposaient largement sur la présence de ce breuvage sacré. L’absence de Soma pouvait être interprétée comme un signe d’un déséquilibre dans l’ordre cosmique.
La symbolique de la sécheresse
La sécheresse de 2200 BCE n’était pas seulement un phénomène climatique. Dans la cosmologie védique, elle représente aussi une épreuve spirituelle. Les forces de la nature étaient perçues comme des expressions du divin, et chaque changement climatique était porteur de sens. Le manque de pluie était un rappel de l’importance de l’harmonie entre les humains, les dieux et la nature. Les rituels, les prières et les sacrifices avaient pour but de restaurer cet équilibre, en particulier en honorant Indra pour qu’il libère les eaux bienfaisantes.
Conclusion
La sécheresse de 2200 BCE a laissé des traces dans l’histoire de la civilisation des 7 rivières. Plus qu’une simple période de manque, elle a mis en lumière la relation profonde entre les humains, le divin et les éléments naturels. La pénurie de Soma, due à l’absence de pluie, a été un moment de rupture qui a probablement inspiré des hymnes et des rituels dédiés à Indra et aux forces de la nature. Cet épisode rappelle que, pour les anciens, le climat était indissociable du spirituel et de l’ordre du monde.

Laisser un commentaire