La disparition de la Sarasvatî : impact sur les villes de la civilisation des 7 rivières

La Sarasvatî, fleuve sacré mentionné dans les anciens textes védiques, jouait un rôle central dans la vie de la civilisation des 7 rivières (aussi appelée la civilisation de l’Indus). Ce fleuve, dont les rives abritaient de nombreuses villes prospères, a été un axe de vie crucial pour les habitants de cette civilisation. Toutefois, sa disparition progressive a bouleversé l’équilibre de cette région et a eu des effets durables sur les villes qui en dépendaient. Michel Danino, dans son livre On the Trail of the Lost River, explore les raisons de l’assèchement de la Sarasvatî et ses conséquences.

Le rôle de la Sarasvatî dans la civilisation des 7 rivières

La Sarasvatî n’était pas seulement un cours d’eau ; elle représentait un pilier essentiel pour les habitants de la région. Les villes de la civilisation des 7 rivières étaient souvent situées le long de ses berges, tirant parti de ses eaux pour l’agriculture, l’artisanat, et la vie quotidienne. Elle fournissait de l’eau potable, irriguait les terres agricoles et assurait un commerce florissant entre les différents centres urbains. Le fleuve symbolisait également un aspect spirituel profond, incarnant la vie, la fertilité et la prospérité. C’était la seule rivière qui soit une déesse.

Un séisme et la déviation des affluents

Michel Danino explique que l’assèchement de la Sarasvatî est lié à un événement géologique majeur. Selon ses recherches, un séisme a provoqué la déviation de deux affluents essentiels du fleuve : la Yamuna et la Sutlej. Ces deux rivières, qui alimentaient la Sarasvatî en eau, ont été redirigées vers l’Indus pour la Sutlej et vers le Gange pour la Yamuna, privant ainsi la Sarasvatî de son apport principal. En l’absence de ces affluents, la Sarasvatî a progressivement commencé à se tarir.

Les conséquences de l’assèchement sur les villes de la Sarasvatî

La baisse du niveau de la Sarasvatî a eu des effets directs sur les villes qui dépendaient de ce fleuve. Certaines villes, autrefois florissantes, se sont retrouvées sans ressource en eau suffisante pour soutenir leur population et leurs activités. Cela a conduit à des migrations massives, les habitants se déplaçant vers des régions mieux irriguées ou vers d’autres fleuves encore actifs.

Parmi les villes touchées, certaines sont devenues des sites abandonnés, témoins silencieux d’une époque révolue. Ces migrations ont aussi impacté l’économie locale, réduisant l’échange de biens et services qui passait par les réseaux établis autour de la Sarasvatî. La civilisation des 7 rivières a dû alors se réorganiser autour d’autres fleuves, comme l’Indus, mais ces changements ont affaibli sa structure initiale et provoqué une perte progressive de son dynamisme.

Un mystère archéologique et écologique

Aujourd’hui, la Sarasvatî est considérée comme un fleuve mythique et mystérieux. Les chercheurs continuent de fouiller les lits asséchés dans le désert de Thar, en Inde, cherchant des traces de son parcours ancien et des preuves de son importance. Les fouilles archéologiques montrent les traces d’une civilisation avancée le long de cette vallée asséchée, confirmant que la Sarasvatî a bel et bien existé et qu’elle a joué un rôle central pour les habitants de la région.

Michel Danino, en mettant en lumière ces découvertes, montre que la disparition de la Sarasvatî a non seulement eu des conséquences écologiques mais a aussi contribué à la fin de la civilisation des 7 rivières en 1900 BCE


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