Origines orales du Rig Veda : le livre de la Civilisation des 7 Rivières

Le Rig Veda est le plus ancien texte sacré de l’humanité, et il est étroitement lié à la civilisation des 7 rivières, également connue sous le nom de civilisation de l’Indus-Sarasvatî. Ce texte védique, bien que mis par écrit beaucoup plus tard, a d’abord été transmis oralement, de génération en génération, durant plusieurs millénaires. Le Rig Veda relate des événements qui se sont déroulés dans un passé ancien, notamment des récits de guerres et d’interactions entre les peuples de la région.

Une tradition orale bien avant l’écriture

Entre environ 4000 et 2000 avant notre ère, alors que la phase urbaine de cette civilisation n’avait pas encore pleinement émergé, le Rig Veda existait déjà sous forme orale. Les prêtres, étaient chargés de mémoriser et de réciter ces hymnes, en utilisant des techniques de répétition extrêmement précises. Cela permettait de garantir la transmission fidèle des textes à travers les générations, à une époque où l’écriture n’était pas encore en usage pour les textes religieux.

Les événements relatés dans les premiers hymnes du Rig Veda parlent de conflits, de rituels, et de relations entre les dieux et les hommes. L’un des événements majeurs mentionnés dans ces textes est la guerre des dix rois (Dasharâja), une bataille légendaire qui a marqué un tournant dans l’histoire de ces peuples.

Compilation après la guerre des dix rois

Après cette guerre, un roi nommé Sudâsa émerge comme vainqueur. Pour unir les différents clans védiques et consolider son pouvoir, il fait compiler les mandalas (livres ou chapitres) 2, 3, 4, 5, 6, et 7. Cette compilation servait non seulement à conserver l’héritage spirituel et historique de ces peuples, mais aussi à renforcer leur cohésion à travers des récits partagés.

Il est important de noter que, bien que ces textes soient aujourd’hui compilés sous forme écrite, ils ont d’abord été récités et appris par cœur. La structure poétique et rythmée du Rig Veda facilitait cette transmission orale. Le fait que les mandalas 2 à 7 aient été compilés après la guerre montre que le Rig Veda n’était pas simplement un livre de prières, mais aussi un outil politique pour renforcer l’unité entre les tribus védiques.

Ajouts pendant la phase urbaine

Au fur et à mesure que la civilisation des 7 rivières évoluait et que ses grandes villes, comme Mohenjo-Daro et Harappa, prenaient forme, d’autres parties du Rig Veda ont été ajoutées. Les mandalas 1, 8 et 9 ont été incorporés au début de cette phase urbaine, et ils reflètent une société en pleine transformation. Ces ajouts témoignent d’une société plus organisée, avec des rites et des pratiques religieuses qui s’adaptaient à la vie urbaine.

Ainsi, durant la période où les villes de la vallée de l’Indus et de la Sarasvatî prospéraient, la compilation orale du Rig Veda évoluait également pour s’ajuster aux nouveaux besoins spirituels et sociaux de cette civilisation. Le Rig Veda devint alors le texte sacré central de la vie urbaine de la civilisation des 7 Rivières.

Le dernier mandala : une compilation en fin de civilisation

Vers la fin de cette civilisation, autour de 2000 avant notre ère, le dixième mandala fut ajouté au Rig Veda. Ce dernier chapitre marque un point d’aboutissement dans l’évolution spirituelle de cette société. Il reflète une période où les villes commençaient à décliner, à cause de changements climatiques, de migrations et de séismes qui ont transformé la région.

Le Rig Veda, sous sa forme finale, est donc le fruit de plusieurs siècles d’oralité. Chaque mandala ajouté venait enrichir un texte déjà riche en enseignements spirituels, mythologiques et historiques. Ce livre oral a traversé les âges, façonnant et unissant les peuples de la vallée de l’Indus.

Conclusion

Le Rig Veda est un texte vivant, qui a pris forme au fil du temps, en réponse aux besoins d’une civilisation dynamique. Ce recueil, transmis oralement pendant des siècles, a non seulement conservé les mémoires des guerres, des rituels et des rois, mais il a aussi servi de pilier à la vie spirituelle et sociale de la civilisation des 7 rivières. Sa structure, évoluant au fil des siècles, nous montre sa résilience et son importance des traditions orales dans la préservation du savoir.


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