Les textes védiques, parmi les plus anciens écrits spirituels de l’humanité, mentionnent à de nombreuses reprises un mystérieux breuvage sacré nommé Soma. Consommé lors de rituels religieux, ce liquide était vénéré pour ses propriétés extraordinaires, censé conférer une forme d’immortalité et, surtout, faciliter l’accès à des états d’illumination spirituelle. Cependant, malgré son importance capitale dans ces textes, le mystère entourant l’identité botanique du Soma reste entier.
Une plante mystérieuse sans feuilles ni fleurs
Les descriptions védiques du Soma sont fascinantes. Il n’est jamais dit que la plante a des feuilles, ou des graines, des fleurs ou des fruits, une caractéristique surprenante pour la flore traditionnelle. De plus, le terme sanskrit associé au Soma, « amshu », signifie « fibre » ou « filament ». Ces détails laissent penser que la plante ne correspondait pas aux plantes feuillues ou florales habituelles. Ce cadre descriptif a longtemps poussé les érudits à chercher des candidats possibles au sein des champignons, des plantes dépourvues de ces caractéristiques classiques.
Le Soma : une plante enthéogène ?
Une hypothèse contemporaine fascinante suggère que le Soma pourrait avoir été une « plante enthéogène ». Le terme « enthéogène » fait référence à des substances naturelles capables d’induire des états modifiés de conscience, souvent utilisés dans des contextes religieux ou spirituels. Parmi les plantes enthéogènes, les champignons hallucinogènes du genre Psilocybe, notamment le Psilocybe cubensis, retiennent l’attention des chercheurs. Cette espèce correspondrait parfaitement à la description vélique : absence de feuilles, de graines, de fleurs, et surtout, la forme filamentaire du mycélium correspondrait au mot « amshu ».
Les propriétés chimiques des psilocybes
Le Psilocybe cubensis contient une molécule de la famille des « tryptamines », un alcaloïde connu pour ses effets psychédéliques puissants. Cette molécule, la psilocybine, se dégrade dans le corps humain en psilocine, laquelle produit des effets similaires à ceux du DMT (diméthyltryptamine). Le DMT est également célèbre pour ses propriétés psychotropes, souvent utilisé dans des contextes chamaniques pour provoquer des visions et des expériences mystiques.
Fait intéressant, le DMT est une molécule naturellement sécrétée par la glande pinéale (ou épiphyse) chez l’homme, un organe souvent associé, depuis l’Antiquité, à la perception spirituelle. La production de DMT dans le cerveau a suscité des spéculations sur son rôle potentiel dans les expériences de mort imminente, les rêves et les états de conscience élevés. Cela renforce le lien entre le Soma et des états de conscience modifiés, proches de ceux atteints par l’ingestion de substances enthéogènes comme le Psilocybe cubensis.
Conclusion
La recherche sur l’identité du Soma continue de fasciner les chercheurs et les amateurs de mysticisme. L’hypothèse selon laquelle le Soma pourrait être un champignon enthéogène, tel que le Psilocybe cubensis, est séduisante par sa capacité à concilier les descriptions védiques avec les découvertes modernes sur les plantes psychoactives. Ce breuvage, sacré dans les rituels védiques, pourrait ainsi avoir été utilisé pour faciliter l’accès à des états d’illumination spirituelle, permettant à ses consommateurs de transcender les limites du monde matériel et de s’ouvrir à de nouvelles dimensions de la conscience.

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